Monté sur son fidèle barbe,
Vêtu d'un albornoz d’azur,
Emblème d’amour et de foi,
Le vaillant Grenadin Gazul
Passait par la Vivarambla.
Il était si beau que chacun
Se retournait en le voyant.
À son balcon, Fatmé la brune
Prenait le frais avec ses...
Théophile Gautier
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Ô toi qui passes par ce cloître,
Songe à la mort ! — Tu n’es pas sûr
De voir s’allonger et décroître,
Une autre fois, ton ombre au mur.Frère, peut-être cette dalle
Qu’aujourd’hui, sans songer aux morts,
Tu soufflettes de ta sandale,
Demain pèsera sur... -
Dans le fronton d’un temple antique,
Deux blocs de marbre ont, trois mille ans,
Sur le fond bleu du ciel attique,
Juxtaposé leurs rêves blancs ;Dans la même nacre figées,
Larmes des flots pleurant Vénus,
Deux perles au gouffre plongées
Se sont dit des... -
Allons, ange déchu, ferme ton aile rose ;
Ôte ta robe blanche et tes beaux rayons d’or ;
Il faut, du haut des cieux où tendait ton essor,
Filer comme une étoile, et tomber dans la prose.Il faut que sur le sol ton pied d’oiseau se pose.
Marche au lieu de voler :... -
Ravivant les langueurs nacrées
De tes yeux battus et vainqueurs,
En mèches de parfum lustrées
Se courbent deux accroche-cœurs.À voir s’arrondir sur tes joues
Leurs orbes tournés par tes doigts,
On dirait les petites roues
Du char de Mab fait d’une... -
Chenavard, que le spleen étripe,
De dégoût laisse choir sa lippe
Sur son nombril ;
Pour peu que plus bas elle arrive,
Il mêlera foutre et salive
Dans son pénil. -
Reviens, reviens, ma bien-aimée !
Comme une fleur loin du soleil,
La fleur de ma vie est fermée
Loin de ton sourire vermeil.Entre nos cœurs tant de distance !
Tant d’espace entre nos baisers !
Ô sort amer ! ô dure absence !
Ô grands désirs inapaisés... -
Moines de Zurbaran, blancs chartreux qui, dans l’ombre,
Glissez silencieux sur les dalles des morts,
Murmurant des Pater et des Ave sans nombre,Quel crime expiez-vous par de si grands remords ?
Fantômes tonsurés, bourreaux à face blême,
Pour le... -
Que tu me plais dans cette robe
Qui te déshabille si bien,
Faisant jaillir ta gorge en globe,
Montrant tout nu ton bras païen !Frêle comme une aile d’abeille,
Frais comme un cœur de rose-thé,
Son tissu, caresse vermeille,
Voltige autour de ta beauté... -
Février grelottait blanc de givre et de neige ;
La pluie, à flots soudains, fouettait l’angle des toits ;
Et déjà tu disais : « Ô mon Dieu ! quand pourrai-je
Aller cueillir enfin la violette au bois ? »Notre ciel est pleureur, et le printemps de France,
Frileux...