Théophile Gautier

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    Quand sous l’arc triomphal où s’inscrivent nos gloires
    Passait le sombre char couronné de victoires
                 Aux longues ailes d’or,
    Et qu’enfin Sainte-Hélène, après tant de souffrance,
    Délivrait la grande ombre et rendait à la France
                 Son...

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    Sommeil, fils de la nuit et frère de la mort ;
    Écoute-moi, Sommeil : lasse de sa veillée,
    La lune, au fond du ciel, ferme l’œil et s’endort
    Et son dernier rayon, à travers la feuillée,
    Comme un baiser d’adieu, glisse amoureusement,
    Sur le front endormi de...

  • La lune de ses mains distraites
    A laissé choir, du haut de l’air,
    Son grand éventail à paillettes
    Sur le bleu tapis de la mer.

    Pour le ravoir elle se penche
    Et tend son beau bras argenté,
    Mais l’éventail fuit sa main blanche,
    Par le flot qui passe...

  • Le front fumant encor d'une ardente besogne,
    L’autre jour, à cheval, dans le bois de Boulogne
    Je courais. – Les sentiers au feuillage nouveau,
    L’encens des bourgeons verts, me montaient au cerveau,
    Et laissant de côté livres neufs et vieux tomes,
    Je me baignais...

  • Oui, l’œuvre sort plus belle
    D’une forme au travail
            Rebelle,
    Vers, marbre, onyx, émail.

    Point de contraintes fausses !
    Mais que pour marcher droit
            Tu chausses,
    Muse, un cothurne étroit !

    Fi du rhythme commode,
    Comme un...

  • Mes colonnes sont alignées
    Au portique du feuilleton ;
    Elles supportent, résignées,
    Du journal le pesant fronton.

    Jusqu’à lundi je suis mon maître.
    Au diable chefs-d’œuvre mort-nés !
    Pour huit jours je puis me permettre
    De vous fermer la porte au nez...

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    Adieu, puisqu’il le faut ; adieu, belle nuit blanche,
    Nuit d’argent, plus sereine et plus douce qu’un jour !
    Ton page noir est là, qui, le poing sur la hanche,
    Tient ton cheval en bride et t’attend dans la cour.

    Aurora, dans le ciel que brunissaient tes voiles,...

  • Quel silence à présent sur ce morne terrain
    Où la mêlée hier hurlait dans la fumée !
    II ne reste plus rien de cette grande armée,
    Que des affûts brisés et des fragments d’airain.

    La bataille perdue importe au souverain,
    Mais toujours l’amoureux chante à la bien-...

  • J’aime ton nom d’Apollonie,
    Écho grec du sacré vallon,
    Qui, dans sa robuste harmonie,
    Te baptise sœur d’Apollon.

    Sur la lyre au plectre d’ivoire,
    Ce nom splendide et souverain,
    Beau comme l’amour et la gloire,
    Prend des résonnances d’airain.

    ...

  • Poète, dans les cœurs mettre un écho sonore,
    Remuer une foule avec ses passions,
    Écrire sur l’airain ses moindres actions,
    Faire luire son nom sur tous ceux qu’on adore ;

    Courir en quatre pas du couchant à l’aurore,
    Avoir un peuple fait de trente nations,
    ...