Stéphane Mallarmé

  • Las du triste hôpital et de l’encens fétide
    Qui monte en la blancheur banale des rideaux
    Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
    Le moribond, parfois, redresse son vieux dos,

    Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
    Que pour voir du soleil sur les...

  • Cependant que la cloche éveille sa voix claire
    A l’air pur et limpide et profond du matin
    Et passe sur l’enfant qui jette pour lui plaire
    Un angelus par brins de lavande et de thym,

    Le sonneur effleuré par l’oiseau qu’il éclaire,
    Chevauchant tristement en geignant...

  • La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
    Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
    D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
    Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux,
    Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe,
    O nuits !...

  • Las de l’amer repos où ma paresse offense
    Une gloire pour qui jadis j’ai fui l’enfance
    Adorable des bois de roses sous l’azur
    Naturel, et plus las sept fois du pacte dur
    De creuser par veillée une fosse nouvelle
    Dans le terrain avare et froid de ma cervelle,
    ...

  • Las de l’amer repos où ma paresse offense
    Une gloire pour qui jadis j’ai fui l’enfance
    Adorable des bois de roses sous l’azur
    Naturel, et plus las sept fois du pacte dur
    De creuser par veillée une fosse nouvelle
    Dans le terrain avare et froid de ma cervelle,
    ...

  • N.

    Tu vis ! ou vois-je ici l’ombre d’une princesse ?
    À mes lèvres tes doigts et leurs bagues et cesse
    De marcher dans un âge ignoré…

    H.

    ...

  • N.

    Tu vis ! ou vois-je ici l’ombre d’une princesse ?
    À mes lèvres tes doigts et leurs bagues et cesse
    De marcher dans un âge ignoré..

    H.

    ...

  • Ta guenille nocture étalant par ses trous
    Les rousseurs de tes poils et de ta peau, je l’aime
    Vieux spectre, et c’est pourquoi je te jette vingt sous.

    Ton front servile et bas n’a pas la fierté blême :
    Tu comprends que le pauvre est le frère du chien
    Et ne vas pas...

  • Au-dessus du bétail écœurant des humains
    Bondissaient par instants les sauvages crinières
    Des mendieurs d’azur perdus dans nos chemins.

    Un vent mêlé de cendre effarait leurs bannières
    Où passe le divin gonflement de la mer
    Et creusait autour d’eux de sanglantes...

  • Au-dessus du bétail écœurant des humains,
    Bondissaient par instants les sauvages crinières
    Des mendiants d’azur damnés dans nos chemins.

    Un vent mêlé de cendre effarait leurs bannières
    Où passe le divin gonflement de la mer,
    Et creusait autour d’eux de sanglantes...