Renée Vivien

  •  
        Protectrice de ce qui s’efface et qui fuit,
        Souveraine des bois, des sommets et des rives,
        Toi qui prêtes un songe illusoire aux captives
        Que le malheur inné de leur race poursuit,

        Toi dont le regard froid et mystique traduit
        Le pâle...

  • Ceux-là dont les manteaux ont des plis de linceuls
    Savent la volupté divine d’être seuls.

    Leur sagesse a pitié de l’ivresse des couples,
    De l’étreinte des mains, des pas aux rythmes souples.

    ...
  •  
    J’étais hier la voyageuse solitaire.
    J’allais, portant au cœur une âpre anxiété…
    J’avais besoin de toi comme d’un flot d’été,
    D’un flot purifiant où l’on se désaltère.

    Aujourd’hui, mon silence a des bonheurs pensifs.
    O très chère ! et mon âme est une coupe...

  • O vierges qui goûtez la fraîcheur des fontaines,
    Êtres de solitude avides d’infini,
    Fuyez la Satyresse aux prunelles hautaines,
    Au regard que l’éclat du soleil a terni.
    Sa fauve chevelure est...

  •  
    Vous n’avez point voulu m’écouter… mais qu’importe ?
    O vous dont le courroux vertueux s’échauffa
    Lorsque j’osai venir frapper à votre porte,
    Vous ne cueillerez point les roses de Psappha.

    Vous ne verrez jamais les jardins et les berges
    Où résonna l’accord...

  • Des roses sur la mer, des roses dans le soir,
    Et Toi, qui viens de loin, les mains lourdes de roses…
    J’aspire ta beauté. Le couchant fait pleuvoir
    De...

  •  
        Les quatre Vents ont ri dans le ciel du matin,
        Puis leur humeur étant changeante, une querelle
        S’est élevée entre eux. Et la femme autour d’elle
        Vit s’abattre en riant le courroux du destin.

        Les quatre Vents on ri dans le ciel de l’aurore...

  •  
        Voici, je t’ai reprise et je t’ai reconquise…
        J’attendais ici, pour le fêter, ton retour…
        Que tu parais exquise, en ce fauteuil assise !
        Je t’aime mieux qu’au jour premier de notre amour.

        Tu n’as pas su comprendre et j’ai paru moins tendre....

  • Dans les miroirs j’ai vu des reflets de visages,
    Un vent mystérieux a gonflé les rideaux,
    Le soir frémit encor de tragiques passages,
    L’horreur de l’...

  • J’ai bu le vin brûlant de tes lèvres, Atthis…
    Ah ! l’enveloppement tenace des étreintes,
    Et la complicité des lumières éteintes,
    Les rougeurs de la rose...