Ceux-là dont les manteaux ont des plis de linceuls
Savent la volupté divine d’être seuls.
Leur sagesse a pitié de l’ivresse des couples,
De l’étreinte des mains, des pas aux rythmes souples.
Ceux dont le front se cache en l’ombre des linceuls
Savent la volupté divine d’être seuls.
Ils contemplent l’aurore et l’aspect de la vie
Sans dégoût, et plus d’un qui les plaint les envie.
Ceux qui cherchent la paix du soir et des linceuls
Savent la volupté divine d’être seuls.
L’eau profonde des puits cachés les désaltère.
Ils écoutent germer les roses sous la terre,
Ils perçoivent l’écho des couleurs, le reflet
Des sons, le printemps bleu, l’automne violet,
Ils goûtent la saveur du vent et des ténèbres,
Et leurs yeux sont pareils à des torches funèbres.
Ceux-là dont les manteaux ont des plis de linceuls
Savent la volupté divine d’être seuls.