Renée Vivien

  •  
    L’ombre nous semble une ennemie en embuscade…
    Viens, je t’emporterai comme une enfant malade,
    Comme une enfant plaintive et craintive et malade.

    Entre mes bras nerveux j’étreins ton corps léger.
    Tu verras que je sais guérir et protéger,
    Et que mes bras sont...

  •  
    Oh ! soyez-moi cléments, mes espaces fidèles !
    Car je sens remuer en moi mes grandes ailes !
    Et je subis ici la volupté du vent,
    Moi qui sus l’affronter et le braver souvent.

    Vent qui fais s’élever en moi mes larges ailes,
    Vent qui sait dominer les vagues...

  • Τῷ γρίπει Πελάγωνι πατὴρ ἐπέθηϰε Μενισϰος
    ϰύρτον ϰαὶ ϰώπαν, μνάμα ϰαϰιζοΐας ;

    M...

  • Nous ne tisserons pas les graves violettes…
    Nous ferons retentir le paktis vaste et doux
    À travers les forêts et les plaines muettes,
    Et nous...

  • « Lasse du jardin où je me souviens d’elle,
    J’écoute mon cœur oppressé d’un parfum.
    Pourquoi m’obséder de ton vol importun,
    Divine hirondelle ?

    « Tu rôdes, ainsi qu’un désir obstiné,...

  •  
    Le monde est un jardin de plaisir et de mort,
    Où l’ombre sous les bleus feuillages semble attendre,
    Où la rose s’effeuille avec un bruit de cendre,
    Où le parfum des lys est volontaire et fort ?

    Parmi les lys nouveaux et les roses suprêmes,
    Nous mêlons nos...

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        Mon cœur est lourd, mon cœur est lourd dans ma poitrine.
        Le soir tombe… Que l’on m’enterre avec mon cœur.

        L’amour me fut celui qui dompte et qui domine,
        Il parut dans ma vie en ennemi vainqueur.

        Moi, j’attendais de lui la concorde divine,...

  •  
        Mon vieil ami le vent, entre dans ma demeure
        Et joins ta voix à ma voix lamentable et pleure…
        Pleurons le jour, pleurons le soir, pleurons la nuit.

        Pleurons avec la voix des femmes malheureuses
        Sur la jeunesse morte et sur l’amour qui fuit...

  •  
    Je t’aime et te salue, ô mon ami le vent
    Qui rôdes à travers les champs gras où l’on sème,
    Et qui viens te pencher sur la mer, en buvant
    Les flots dont l’âcreté ravive ta soif blême…

    Rien ne saurait combler le vide de mes bras,
    Et mes jours impuissants ont...

  •  
    I

    Tel un arc triomphal, plein d’ocres et d’azurs,
    Les horizons du soir s’ouvrent larges et purs.

    Quand passerai-je, avec mes Victoires dans l’âme,
    Sous l’arc édifié pour celui qu’on acclame ?

    L’arc mémorable et vaste enferme le couchant
    En sa courbe...