Le Rire des Vents

 
    Les quatre Vents ont ri dans le ciel du matin,
    Puis leur humeur étant changeante, une querelle
    S’est élevée entre eux. Et la femme autour d’elle
    Vit s’abattre en riant le courroux du destin.

    Les quatre Vents on ri dans le ciel de l’aurore
    D’un grand rire pareil aux désespoirs fervents.
    Avez-vous entendu le bruit des quatre Vents
    Qui détruisent, riant, et détruisent encore ?

    Et comme l’on soufflette en la force des mains,
    Comme l’on rit en chœur, comme l’on chante et danse,
    Les quatre Vents ont ri de savoir leur puissance
    Sur le troupeau soumis et triste des humains.

Collection: 
1897

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À Madame L.D. M...

Le soir s'est refermé, telle une sombre porte,
Sur mes ravissements, sur mes élans d'hier...
Je t'évoque, ô splendide ! ô fille de la mer !
Et je viens te pleurer comme on pleure une morte.

L'air des bleus horizons ne gonfle plus tes seins,...

Le jour ne perce plus de flèches arrogantes
Les bois émerveillés de la beauté des nuits,
Et c'est l'heure troublée où dansent les Bacchantes
Parmi l'accablement des rythmes alanguis.

Leurs cheveux emmêlés pleurent le sang des vignes,
Leurs pieds vifs sont légers...

Le soir était plus doux que l'ombre d'une fleur.
J'entrai dans l'ombre ainsi qu'en un parfait asile.
La voix, récompensant mon attente docile,
Me chuchota: "Vois le palais de la douleur".

Mes yeux las s'enchantaient du violet, couleur
Unique car le noir dominait....

Le soir, ouvrant au vent ses ailes de phalène,
Évoque un souvenir fragilement rosé,
Le souvenir, touchant comme un Saxe brisé,
De ta naïveté fraîche de porcelaine.

Notre chambre d'hier, où meurt la marjolaine,
N'aura plus ton regard plein de ciel ardoisé,
Ni...

Ô Sommeil, ô Mort tiède, ô musique muette !
Ton visage s'incline éternellement las,
Et le songe fleurit à l'ombre de tes pas,
Ainsi qu'une nocturne et sombre violette.

Les parfums affaiblis et les astres décrus
Revivent dans tes mains aux pâles transparences
...