Protectrice de ce qui s’efface et qui fuit,
Souveraine des bois, des sommets et des rives,
Toi qui prêtes un songe illusoire aux captives
Que le malheur inné de leur race poursuit,
Toi dont le regard froid et mystique traduit
Le pâle amour de nos âmes contemplatives,
Toi qui fais miroiter l’argent vert des olives,
Toi qui daignes sourire aux filles de la nuit,
Toi qui règnes sur les grenouilles, sur les lièvres,
Sur les eaux, les marais où sommeillent les fièvres,
Les fleuves et les mers que tu sais engourdir,
Lève-toi ! Je t’épie à l’ombre d’une berge !…
Mon cœur n’a plus que le vide de son désir,
Et j’aime vainement l’étoile la plus vierge !