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Épître 17 Voltaire - François-Marie Arouet 1719 French

Ne me soupçonne point de cette vanité
qu’a notre ami Chaulieu de parler de lui-même,
et laisse-moi jouir de la douceur extrême
de t’ouvrir avec liberté
un coeur qui te plaît et qui t’aime.
De ma muse, en mes premiers ans,
tu vis les tendres fruits imprudemment...

Épître 18 Voltaire - François-Marie Arouet 1719 French

Toi que la France admire autant que l’Angleterre,
qui de l’Europe en feu balances les destins ;
toi qui chéris la paix dans le sein de la guerre,
et qui n’es armé du tonnerre
que pour le bonheur des humains ;
grand roi, des rives de la Seine
j’ose te présenter...

Épître 19 Voltaire - François-Marie Arouet 1719 French

Divinité que le ciel fit pour plaire,
vous qu’il orna des charmes les plus doux,
vous que l’amour prend toujours pour sa mère,
quoiqu’il sait bien que Mars est votre époux ;
qu’avec regret je me vois loin de vous !
Et quand Sully quittera ce rivage,
où je...

Épître 2 Voltaire - François-Marie Arouet 1714 French

La Fayette et Segrais, couple sublime et tendre,
Le modèle, avant vous, de nos galants écrits,
Des champs élysiens, sur les ailes des Ris,
Vinrent depuis peu dans Paris :
D’où ne...

Épître 20 Voltaire - François-Marie Arouet 1720 French

J’irai chez vous, duc adorable,
vous dont le goût, la vérité,
l’esprit, la candeur, la bonté,
et la douceur inaltérable,
font respecter la volupté,
et rendent la sagesse aimable.
Que dans ce champêtre séjour
je me fais un plaisir extrême
de parler...

Épître 21 Voltaire - François-Marie Arouet 1721 French

Je me flattais de l’espérance
d’aller goûter quelque repos
dans votre maison de plaisance ;
mais Vinache a ma confiance,
et j’ai donné la préférence
sur le plus grand de nos héros
au plus grand charlatan de France.
Ce discours vous déplaira fort ;
...

Épître 22 Voltaire - François-Marie Arouet 1721 French

Quand du sommet des Pyrénées,
s’élançant au milieu des airs,
la renommée à l’univers
annonça ces deux hyménées
par qui la discorde est aux fers,
et qui changent les destinées,
l’âme de Richelieu descendit à sa voix
du haut de l’empyrée au sein de sa...

Épître 23 Voltaire - François-Marie Arouet 1722 French

Conservez précieusement
l’imagination fleurie
et la bonne plaisanterie
dont vous possédez l’agrément,
au défaut du tempérament
dont vous vous vantez hardiment,
et que tout le monde vous nie.
La dame qui depuis longtemps
connaît à fond votre...

Épître 24 Voltaire - François-Marie Arouet 1714 French

Il est au monde une aveugle déesse
dont la police a brisé les autels ;
c’est du hocca la fille enchanteresse,
qui, sous l’appât d’une feinte caresse,
va séduisant tous les coeurs des mortels.
De cent couleurs bizarrement ornée,
l’argent en main, elle marche la...

Épître 25 Voltaire - François-Marie Arouet 1723 French

Tu revenais couvert d’une gloire éternelle ;
le Gévaudan surpris t’avait vu triompher
des traits contagieux d’une peste cruelle,
et ta main venait d’étouffer
de cent poisons cachés la semence mortelle.
Dans Maisons cependant je voyais mes beaux jours
vers...

Épître 26 Voltaire - François-Marie Arouet 1725 French

Fille de ce guerrier qu’une sage province
éleva justement au comble des honneurs,
qui sut vivre en héros, en philosophe, en prince,
au-dessus des revers, au-dessus des grandeurs ;
du ciel qui vous chérit la sagesse profonde
vous amène aujourd’hui dans l’empire...

Épître 27 Voltaire - François-Marie Arouet 1714 French

Quoi ! Le dieu de la poésie
vous illumine de ses traits !
Malgré la robe, les procès,
et le conseil, et ses arrêts,
vous tâtez de notre ambrosie !
Ah ! Bien fort je vous remercie
de vous livrer à ses attraits,
et d’être de la confrérie.
Dans les...

Épître 28 Voltaire - François-Marie Arouet 1714 French

L’heureux talent dont vous charmez la France
avait en vous brillé dès votre enfance ;
il fut dès lors dangereux de vous voir,
et vous plaisiez, même sans le savoir.
Sur le théâtre heureusement conduite
parmi les voeux de cent coeurs empressés,
vous récitiez,...

Épître 29 Voltaire - François-Marie Arouet 1729 French

du fond de cet antre pierreux,
entre deux montagnes cornues,
sous un ciel noir et pluvieux,
où les tonnerres orageux
sont portés sur d’épaisses nues,
près d’un bain chaud toujours crotté,
plein d’une eau qui fume et bouillonne,
où tout malade empaqueté,...

Épître 3 Voltaire - François-Marie Arouet 1714 French

Aimable abbé, dans Paris autrefois
la volupté de toi reçut des lois ;
les ris badins, les grâces enjouées,
à te servir dès longtemps dévouées,
et dès longtemps fuyant les yeux du roi,
marchaient souvent entre Philippe et toi,
te prodiguaient leurs faveurs...

Épître 30 Voltaire - François-Marie Arouet 1729 French

Toi que le ciel jaloux ravit dans son printemps ;
toi de qui je conserve un souvenir fidèle,
vainqueur de la mort et du temps ;
toi dont la perte, après dix ans,
m’est encore affreuse et nouvelle ;
si tout n’est pas détruit ; si, sur les sombres bords,
ce...

Épître 31 Voltaire - François-Marie Arouet 1714 French

Rimeur charmant, plein de raison,
philosophe entouré des grâces,
épicure, avec Apollon,
s’empresse à marcher sur vos traces.
Je renonce au fatras obscur
du grand rêveur de l’oratoire,
qui croit parler de l’esprit pur,
ou qui veut nous le faire accroire,...

Épître 32 Voltaire - François-Marie Arouet 1731 French

Ceci te doit être remis
par un abbé de mes amis,
homme de bien, quoique d’église.
Plein d’honneur, de foi, de franchise,
en lui les dieux n’ont rien omis
pour en faire un abbé de mise :
même Phébus le favorise.
Mais dans son coeur Vénus a mis
un...

Épître 33 Voltaire - François-Marie Arouet 1714 French

Philis, qu’est devenu ce temps
où dans un fiacre promenée,
sans laquais, sans ajustements,
de tes grâces seules ornée,
contente d’un mauvais soupé
que tu changeais en ambrosie,
tu te livrais, dans ta folie,
à l’amant heureux et trompé
qui t’avait...

Épître 34 Voltaire - François-Marie Arouet 1714 French

Tressan, l’un des grands favoris
du dieu qui fait qu’on est aimable,
du fond des jardins de Cypris,
sans peine, et par la main des ris,
vous cueillez ce laurier durable
qu’à peine un auteur misérable,
a son dur travail attaché,
sur le haut du Pinde...