Épître 9 |
Voltaire - François-Marie Arouet |
1716 |
French |
Savez-vous, gentille douairière,
ce que dans Sully l’on faisait
lorsqu’éole vous conduisait
d’une si terrible manière ?
Le malin Périgny riait,
et pour vous déjà préparait
une épitaphe familière,
disant qu’on vous repêcherait
incessamment dans la... |
Épître 90 |
Voltaire - François-Marie Arouet |
1714 |
French |
votre amusement lyrique
m’a paru du meilleur ton.
Si Linus fit la musique,
les vers sont d’Anacréon.
L’Anacréon de la Grèce
vaut-il celui de Paris ?
Il chanta la double ivresse
de Silène et de Cypris ;
mais fit-il avec sagesse
l’histoire de... |
Épître 91 |
Voltaire - François-Marie Arouet |
1761 |
French |
Belle Daphné, peintre de la nature,
vous l’imitez, et vous l’embellissez.
La voix, l’esprit, la grâce, la figure,
le sentiment, n’est point encore assez ;
vous nous rendez ces prodiges d’Athène
que le génie étalait sur la scène.
Quand dans les arts de l’esprit... |
Épître 92 |
Voltaire - François-Marie Arouet |
1761 |
French |
Qu’il est doux d’employer le déclin de son âge
comme le grand Virgile occupa son printemps !
Du beau lac de Mantoue il aimait le rivage ;
il cultivait la terre, et chantait ses présents.
Mais bientôt, ennuyé des plaisirs du village,
d’Alexis et d’Aminte il quitta le... |
Épître 93 |
Voltaire - François-Marie Arouet |
1761 |
French |
S’il est au monde une beauté
qui de Corneille ait hérité,
vous possédez cet apanage.
L’enfant dont je me suis chargé
n’a point l’art des vers en partage ;
vous l’avez : c’est un avantage
qui m’a quelquefois affligé,
et que doit fuir tout homme sage.... |
Épître 94 |
Voltaire - François-Marie Arouet |
1761 |
French |
Illustre protecteur des perdrix de Mont-Rouge,
des faucons, des auteurs, et surtout des catins ;
vous dont l’auguste sceptre au cuir blanc, au bout rouge,
est l’effroi des cocus et l’amour des putains,
vous daignez vous servir de votre aimable plume
pour dire à la... |
Épître 95 |
Voltaire - François-Marie Arouet |
1765 |
French |
Le sublime en tout genre est le don le plus rare ;
c’est là le vrai phénix ; et, sagement avare,
la nature a prévu qu’en nos faibles esprits
le beau, s’il est commun, doit perdre de son prix.
La médiocrité couvre la terre entière ;
les mortels ont à peine une faible... |
Épître 96 |
Voltaire - François-Marie Arouet |
1766 |
French |
Intrépide soldat, vrai chevalier, grand homme,
bon roi, fidèle ami, tendre et loyal amant,
toi que l’Europe a plaint d’avoir fléchi sous Rome,
sans qu’on osât blâmer ce triste abaissement,
Henri, tous les français adorent ta mémoire :
ton nom devient plus cher et... |
Épître 97 |
Voltaire - François-Marie Arouet |
1766 |
French |
Croyez qu’un vieillard cacochyme,
chargé de soixante et douze ans,
doit mettre, s’il a quelque sens,
son âme et son corps au régime.
Dieu fit la douce illusion
pour les heureux fous du bel âge ;
pour les vieux fous l’ambition,
et la retraite pour le sage... |
Épître 98 |
Voltaire - François-Marie Arouet |
1766 |
French |
Si vous brillez à votre aurore,
quand je m’éteins à mon couchant ;
si dans votre fertile champ
tant de fleurs s’empressent d’éclore,
lorsque mon terrain languissant
est dégarni des dons de Flore ;
si votre voix jeune et sonore
prélude d’un ton si... |
Épître 99 |
Voltaire - François-Marie Arouet |
1766 |
French |
Aimable amant de Polymnie,
jouissez de cet âge heureux
des voluptés et du génie ;
abandonnez-vous à leurs feux :
ceux de mon âme appesantie
ne sont qu’une cendre amortie,
et je renonce à tous vos jeux.
La fleur de la saison passée
par d’autres... |
Épître à Brutus |
Victor Hugo |
1822 |
French |
Quien baga aplicaciones
Con su pan se lo coma.
(YRIARTE.)
Brutus, te souvient-il, dis-moi,
Du temps où, las de ta livrée,
Tu vins, en veste déchirée,
Te joindre à ce bon peuple-roi
Fier de sa majesté sacrée
Et formé de... |
Épître à M. de Villèle |
Gérard de Nerval |
1827 |
French |
Ministre financier, que la France révère,
Que les heureux aînés ont appelé leur père,
Et qui, sachant que l’or pourrait nous pervertir,
Cherche de tous côtés des gens à convertir ;
Permets qu’émerveillé de tes talens sublimes,
Un enfant d’Apollon t’adresse... |
Épitre à M. Firmin Didot |
Hégésippe Moreau |
1864 |
French |
Quand les muses, pleurant la gloire de la France,
Avec des souvenirs lui rendent l’espérance,
Poëte et citoyen, de quel œil peux-tu voir
Une ligue hypocrite alarmer le pouvoir,
Et, frappant au guichet de Sainte-Pélagie,
Tantôt pour la chanson, tantôt pour l’élégie,... |
Épître à M.… |
Jean-François Regnard |
1675 |
French |
Si tu peux te résoudre à quitter ton logis,
Où l’or et l’outremer brillent sur les lambris,
Et laisser cette table avec ordre servie,
Viens, pourvu que l’amour ailleurs ne te convie,
Prendre un repas chez moi, demain, dernier janvier,
Dont le seul appétit... |
Epître à Margot |
Pierre Choderlos de Laclos |
1772 |
French |
Pourquoi craindrais-je de le dire ? C'est Margot qui fixe mon goût : Oui, Margot ! cela vous fait rire ? Que fait le nom ? la chose est tout. Margot n'a pas de la naissance Les titres vains et fastueux ; Ainsi que ses humbles aïeux, Elle est encor dans l... |
Épître à mes amis |
François Villon |
1447 |
French |
Ayez pitié, ayez pitié de moi, A tout le moins, s'il vous plaît, mes amis ! En fosse gis, non pas sous houx ne mai, En cet exil ouquel je suis transmis Par Fortune, comme Dieu l'a permis. Filles aimant jeunes gens et nouveaux, Danseurs, sauteurs, faisant les pieds... |
Épitre au général La Fayette |
Hégésippe Moreau |
1830 |
French |
Est-il vrai ? La Fayette, après ce long voyage,
Sans cesse ralenti par un nouvel hommage,
Convié par l’amour à nos banquets obscurs,
Fait passer aujourd’hui son triomphe en nos murs !
Des fleurs que l’on jetait naguère à la puissance,
Citoyens, couronnez la gloire... |
Épître au nom des rossignols du parc d'Alençon |
Guillaume Le Rouillé |
1522 |
French |
A la reine de Navarre, duchesse d'Alençon.
Par cette épître en style rude écrite, Princesse illustre, ô reine Marguerite, Puisque plus loin ne t'ont pu convoyer, Humble salut te veulent envoyer, Ceux qui pour toi ont dit mainte chanson, Les rossignols de... |
Épître aux femmes |
Constance de Théis |
1797 |
French |
Ô femmes, c’est pour vous que j’accorde ma lyre ;
Ô femmes, c’est pour vous qu’en mon brûlant délire,
D’un usage orgueilleux, bravant les vains efforts,
Je laisse enfin ma voix exprimer mes transports.
Assez et trop longtemps la honteuse ignorance
A jusqu’... |