Quand du sommet des Pyrénées,
s’élançant au milieu des airs,
la renommée à l’univers
annonça ces deux hyménées
par qui la discorde est aux fers,
et qui changent les destinées,
l’âme de Richelieu descendit à sa voix
du haut de l’empyrée au sein de sa patrie.
Ce redoutable génie
qui faisait trembler les rois,
celui qui donnait des lois
à l’Europe assujettie,
a vu le sage Dubois,
et pour la première fois
a connu la jalousie.
Poursuis : De Richelieu mérite encor l’envie.
Par des chemins écartés,
ta sublime intelligence,
a pas toujours concertés,
conduit le sort de la France ;
la fortune et la prudence
sont sans cesse à tes côtés.
Alberon pour un temps nous éblouit la vue ;
de ses vastes projets l’orgueilleuse étendue
occupait l’univers saisi d’étonnement :
ton génie et le sien disputaient la victoire.
Mais tu parus, et sa gloire
s’éclipsa dans un moment.
Telle, aux bords du firmament,
dans sa course irrégulière,
une comète affreuse éclate de lumière ;
ses feux portent la crainte au terrestre séjour :
dans la nuit ils éblouissent,
et soudain s’évanouissent
aux premiers rayons du jour.
Épître 22
More from Poet
-
<2>
La dernière est une des plus jolies qu'on ait faites : c'est Laïs sur le retour, consacrant son miroir dans le temple de Vénus, avec ces vers :
Je le donne à Vénus, puisqu'elle est toujours belle :
Il redouble trop mes ennuis.
Je ne saurais me voir en ce... -
Tu veux donc, belle Uranie,
Qu'érigé par ton ordre en Lucrèce nouveau,
Devant toi, d'une main hardie,
Aux superstitions j'arrache le bandeau;
Que j'expose à tes yeux le dangereux tableau
Des mensonges sacrés dont la terre est remplie,
Et que ma philosophie... -
O malheureux mortels ! ô terre déplorable !
O de tous les mortels assemblage effroyable !
D’inutiles douleurs, éternel entretien !
Philosophes trompés qui criez : « Tout est bien » ;
Accourez, contemplez ces ruines affreuses,
Ces débris, ces lambeaux, ces... -
Regrettera qui veut le bon vieux temps,
Et l’âge d’or, et le règne d’Astrée,
Et les beaux jours de Saturne et de Rhée,
Et le jardin de nos premiers parents ;
Moi, je rends grâce à la nature sage
Qui, pour mon bien, m’a fait naître en cet âge
Tant... -
Sur les bords fortunés de l'antique Idalie,
Lieux où finit l'Europe et commence l'Asie,
S'élève un vieux palais respecté par les temps :
La Nature en posa les premiers fondements ;
Et l'art, ornant depuis sa simple architecture,
Par ses travaux hardis surpassa la...