Renée Vivien

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            Dans tes yeux les clartés trop brutales s’émoussent.
            Ton front lisse, pareil à l’éclatant vélin
            Que l’écarlate et l’or de l’image éclaboussent,
            Brûle de reflets roux ton regard opalin.
            Ton visage a pour moi le charme des...

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            Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,
            Le ciel mêlait aux ors le cristal et l’airain.
            Ton corps se devinait, ondoiement incertain,
            Plus souple que la vague et plus frais que l’écume.
            Le soir d’été semblait un rêve...

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            Ta voix est un savant poème…
            Charme fragile de l’esprit,
            Désespoir de l’âme, je t’aime
            Comme une douleur qu’on chérit.

            Dans ta grâce longue et blêmie,
            Tu revins du fond de jadis…
            O ma blanche et...

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            Ta forme est un éclair qui laisse les bras vides,
            Ton sourire est l’instant que l’on ne peut saisir…
            Tu fuis, lorsque l’appel de mes lèvres avides
                            T’implore, ô mon Désir !

            Plus froide que l’Espoir, ta...

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            L’orgueil des lourds anneaux, la pompe des parures,
            Mêlent l’éclat de l’art à ton charme pervers,
            Et les gardénias qui parent les hivers
            Se meurent dans tes mains aux caresses impures.

            Ta bouche délicate aux fines ciselures...

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            Le vol de la chauve-souris,
            Tortueux, angoissé, bizarre,
            Aux battements d’ailes meurtris,
            Revient et s’éloigne et s’égare.

            N’as-tu pas senti qu’un moment,
            Ivre de ses souffrances vaines,
            Mon âme...

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            Le couchant adoucit le sourire du ciel.
            La nuit vient gravement, ainsi qu’une prêtresse.
            La brise a déroulé, d’un geste de caresse,
            Tes cheveux aux blondeurs de maïs et de miel.

            Tes lèvres ont gardé le pli de la parole...

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            De ta robe à longs plis flottants
            Ruissellent toutes les chimères,
            Et tu m’apportes le printemps
            Dans tes mains blondes et légères.

            J’ai peur de ce frisson nacré
            De tes frêles seins, je ne touche...

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        Aidez-moi dans ma fuite, ô les beaux vents fidèles !
        Car je sens remuer en moi mes longues ailes !
        Et sans craindre l’effroi des espaces amers,
        J’obéis à l’appel impérieux des mers !

        Je ne sais où j’irai, ni quel souffle m’emporte…
        ...

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        Entre dans mon royaume, envahis mon empire.
        La grande salle a des colonnes de porphyre…
        Nous y célébrerons les lumineux festins
        Et nous réjouirons avec les morts hautains
        Et les mortes charmantes.

        Les princesses et les reines et les...