Renée Vivien

  • Vertigineusement, j’allais vers les Étoiles…
    Mon orgueil savourait le triomphe des dieux,
    Et mon vol déchirait, nuptial et joyeux,
    Les ténèbres d’été,...

  • Paré d’aigue-marine et d’onyx et d’opale,
    Le soir voluptueux sourit bizarrement,
    Et, goûtant à demi la saveur du moment,
    Nous regrettons tout bas une...

  • Londe porte le poids des feuilles en détresse.
    Elles flottent au fil du courant… L’air est doux…
    Allons à la dérive… Errons, ô ma Maîtresse,
    ...

  • Ses lèvres ont ravagé les grappes meurtries
    Et bu le baiser rouge et cruel du Désir.
    Elle ne connaît point les blanches rêveries,
    Ni l’amour que les...

  •  
            Donne-moi tes baisers amers comme des larmes,
            Le soir, quand les oiseaux s’attardent dans leurs vols.
            Nos longs accouplements sans amour ont les charmes
            Des rapines, l’attrait farouche des viols.

            Tes yeux ont reflété la...

  •  
            Ton rire est clair, ta caresse est profonde,
            Tes froids baisers aiment le mal qu’ils font ;
            Tes yeux sont bleus comme un lotus sur l’onde,
            Et les lys d’eau sont moins purs que ton front.

            Ta forme fuit, ta démarche est...

  •  
            L’ombre jetait vers toi des effluves d’angoisse :
            Le silence devint amoureux et troublant.
            J’entendis un soupir de pétales qu’on froisse,
            Puis, lys entre les lys, m’apparut ton corps blanc.

            J’eus soudain le mépris de ma...

  •  
            Dalila, courtisane au front mystérieux,
            Aux mains de sortilège et de ruse, aux longs yeux
            Où luttaient le soleil, l’orage et la nuée,
            Rêvait :
                                « Je suis l’esclave et la prostituée,
            La fleur...

  •  
            Le jour ne perce plus de flèches arrogantes
            Les bois émerveillés de la beauté des nuits,
            Et c’est l’heure troublée où dansent les Bacchantes
            Parmi l’accablement des rythmes alanguis.

            Leurs cheveux emmêlés pleurent le sang...

  •  

                            … quand à mon sanglot : et que
                            les vents orageux l’emporte
                            pour les souffrances !
                            Psappha

            Je te méprise enfin, souffrance...