Renée Vivien

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        C’est en vain que, pour moi, ma raison s’évertue,
        Car je n’aime que ce qui me raille et me tue…

        Et ma grande douleur terrible, la voici :
        Partout je redirai : Je ne suis pas d’ici.

        Je n’ai rien calculé, je suis née ivre et folle.
        Au...

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        Dans l’Hadès souterrain où la nuit est parfaite
        Te souviens-tu de l’île odorante, ô Psappha ?
        Du verger où l’élan des lyres triompha,
        Et des pommiers fleuris où la brise s’arrête ?

        Toi qui fus à la fois l’amoureuse et l’amant,
        Te...

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    Dans mon âme a fleuri le miracle des roses.
    Pour le mettre à l’abri, tenons les portes closes.

    Je défends mon bonheur, comme on fait des trésors,
    Contre les regards durs et les bruits du dehors.

    Les rideaux sont tirés sur l’odorant silence,
    Où l’heure au...

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        Nul n’oserait frôler l’effilement des doigts
        Que je tends en un geste indifférent et triste.

        L’amour n’a point d’écho pour répondre à ma voix,
        Nul n’ose interroger mes regards d’améthyste…

        Car moi, fille royale, ainsi je l’ai voulu,...

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    Le jardin et le calme et la lumière basse,
    Et tous mes souvenirs qui pleurent vers le soir…
    La douceur d’être seule et triste et de m’asseoir
    Dans l’ombre, de ne plus sourire et d’être lasse…

    Parmi les frondaisons rôdent d’anciens soupirs,
    Et le bonheur lui...

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        Parmi les thyms chauffés et leur bonne senteur
        Et le bourdonnement d’abeilles inquiètes,
        J’élève en autel d’or à la bonne Lenteur
        Amie et protectrice auguste des poètes.

        Elle enseigne l’oubli des heures et des jours
        Et donne, avec le...

  • Les pampres du printemps et le vin de l’automne
    Ont perdu le parfum qui jadis me fut cher :
    Je veux l’haleine chaste et le silence amer,
    Les brumes et...

  • Pourquoi revenir, les paupières avides,
    Tournant vers mon seuil tes pas irrésolus ?
    Pourquoi m’implorer, Gorgô ? J’ai les mains vides
    ...

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        Dans la pourpre et dans l’or d’un silence hautain,
        J’entends sonner ici l’heure de mon destin.

        Sa lamentation traverse la lumière,
        Elle sonne en pleurant, exacte et régulière.

        Avec la voix des sorts qui ne pardonnent pas,
        Elle...

  • Gellô fut autrefois une vierge aux cheveux
    Plus doux que le reflet de la lune sur l’onde,
    Et mourut sans frémir de l’angoisse profonde,
    Sans avoir connu...