Aidez-moi dans ma fuite, ô les beaux vents fidèles !
Car je sens remuer en moi mes longues ailes !
Et sans craindre l’effroi des espaces amers,
J’obéis à l’appel impérieux des mers !
Je ne sais où j’irai, ni quel souffle m’emporte…
Mais je ne reviendrai que triomphante ou morte,
Je n’obéis qu’à vous, à votre étrange loi.
Me voici prête pour la fuite… Portez-moi !
J’ignore où j’errerai, mais j’ai l’amour de vous,
O despotiques vents divinement jaloux !
Je n’ai pu qu’entrevoir la lueur de vos faces,
Mais mon cœur est saisi par vos griffes tenaces.
O vous qui demeurez mon amour éternel,
Emportez-moi dans le ciel ouvert ! Dans le ciel !