Renée Vivien

  •  
    Tes sombres anneaux d’améthyste
    S’animent et tremblent un peu
    Sous la jaune lueur du feu…
    Au-dehors la clarté persiste.

    Accueillons le songe, donneur
    D’enchantements et de féeries…
    Mêlons nos âmes attendries
    Et parlons de notre bonheur.

    ...

  • Je dormais dans le flanc massif de la montagne…
    Ses tiédeurs m’enivraient. Auprès de mon sommeil
    Sourdait l’ardent effort des fleurs vers le soleil.
    Nul...

  •  
        Dans l’orage secret, dans le désordre extrême
        Je n’ose avouer à moi-même que j’aime !
        Cela m’est trop cruel, trop terrible… Mais j’aime !

        Pourquoi je l’aime ainsi ? L’éclat de ses cheveux…
        Sa bouche… Son regard !… Ce qu’elle veut, je veux....

  •  
        Je vous envie autant que je vous aime, oiseaux
        Qui traversez sans moi tout l’infini des eaux.

        Vous qui passez battant tout l’infini des ailes,
        Rendez-moi, rendez-moi comme vous infidèles !

        Que je sois libre ainsi que vous dans le ciel clair,...

  •  
        Voici le matin clair… Mon âme ouvre les yeux.
        De ses nocturnes yeux ouverts, elle regarde…
        Avec cette stupeur tragiquement hagarde,
        Redoutant la lumière évidente des cieux.

        C’est l’heure que je crains, celle où s’ouvrent les yeux.
        ...

  •  
    Je t’adore, Dieu pauvre entre les Immortels,
    Et j’ai tressé pour toi ces roses purpurines,
    Parce que tu n’as point de temples ni d’autels,
    Et que nul tiède encens ne flatte tes narines.

    Nul ne te craint et nul n’implore ta bonté…
    Ceux qui t’honorent sont...

  • Atthis, seule, détaillant un manuscrit.

    « Celle qui te fuit te suivra pas à pas,
    Tu verras venir la Peithô qui refuse
    Tes dons, apportant des présents...

  • Je reviens chercher l’illusion des choses
    D’autrefois, afin de gémir en secret
    Et d’ensevelir notre amour sous les roses
    ...

  •  
    En cette chambre où meurt un souvenir d’aveux,
    L’odeur de nos jasmins d’hier s’est égarée…
    Pour toi seule je me suis vêtue et parée,
    Et pour toi seule j’ai dénoué mes cheveux.

    J’ai choisi des joyaux… Ont-ils l’heur de te plaire ?
    Dans mon cœur anxieux...

  • L’aurore a la pâleur verdâtre d’une morte,
    Elle semble une frêle et tremblante Alkestis
    Qui, les pas vacillants, vient frapper à la porte
    Où l’amour l’...