Études et préludes (1909)/« L’orgueil des lourds anneaux »

 
        L’orgueil des lourds anneaux, la pompe des parures,
        Mêlent l’éclat de l’art à ton charme pervers,
        Et les gardénias qui parent les hivers
        Se meurent dans tes mains aux caresses impures.

        Ta bouche délicate aux fines ciselures
        Excelle à moduler l’artifice des vers :
        Sous les flots de satin savamment entr’ouverts,
        Ton sein s’épanouit en de pâles luxures.

        Le reflet des saphirs assombrit tes yeux bleus,
        Et l’incertain remous de ton corps onduleux
        Fait un sillage d’or au milieu des lumières.

        Quand tu passes, gardant un sourire ténu,
        Blond pastel surchargé de parfums et de pierres,
        Je songe à la splendeur de ton corps libre et nu.

Collection: 
1897

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