Pourquoi revenir, les paupières avides,
Tournant vers mon seuil tes pas irrésolus ?
Pourquoi m’implorer, Gorgô ? J’ai les mains vides
Et je n’aime plus.
Je n’ai plus de chants, ni d’amour ni de haine,
Je n’ai plus de fleurs à semer sous tes pas,
Et j’entends l’appel de ta douleur lointaine
Sans ouvrir les bras.
Tes yeux étaient verts comme l’eau de l’Egée,
J’ai chanté le pli de tes lèvres, jadis…
D’où vient qu’aujourd’hui tu m’apparais changée,
Moins belle qu’Atthis ?
Telle une Bacchante aux lendemains d’orgie,
Gorgô, je suis lasse à la lueur du jour.
Je cherche l’ombre où l’âme se réfugie,
Sans désir d’amour.