Dans la pourpre et dans l’or d’un silence hautain,
J’entends sonner ici l’heure de mon destin.
Sa lamentation traverse la lumière,
Elle sonne en pleurant, exacte et régulière.
Avec la voix des sorts qui ne pardonnent pas,
Elle annonce, elle dit et redit : Tu mourras.
O routes sans raisins et sans roses suivies !
O décombres brumeux du palais de nos vies !
Moi, j’ai vécu les yeux aveuglément ouverts
Dans l’incompréhensible et terribles univers.
J’ai porté la douleur des autres et la mienne,
J’ai revêtu le deuil et chanté l’antienne,
Je fus humiliée à la face des cieux,
J’ai vu m’abandonner ce que j’aimais le mieux,
Et j’ai vu m’échapper l’amour comme la gloire.
Tout s’accomplit enfin… Sonne, ô mon heure noire !
Sonne, dans un ciel gris et dans un vent mauvais,
Et proclame d’en haut que j’ai trouvé la paix.