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Stances de la mort Jean de Sponde 1576 French

Mes yeux, ne lancez plus votre pointe éblouie
Sur les brillants rayons de la flammeuse vie,
Cillez-vous, couvrez-vous de ténèbres, mes yeux :
Non pas pour étouffer vos vigueurs coutumières,
Car je vous ferai voir de plus vives lumières,
Mais sortant de la nuit vous n'...

Stances de M. Charles Nodier à M. Alfred de Musset Alfred de Musset 1830 French

J'ai lu ta vive Odyssée
Cadencée,
J'ai lu tes sonnets aussi,
Dieu merci !

Pour toi seul l'aimable Muse,
Qui t'amuse,
Réserve encor des chansons
Aux doux sons.

Par le faux goût exilée
Et voilée,
Elle va dans ton réduit...

Stances de Madame, soeur du Roi Catherine de Bourbon 1581 French

Pardonne-moi, Seigneur, tout saint, tout débonnaire,
Si j'ai par trop cédé à de mondains appâts.
Hélas ! je fais le mal, lequel je ne veux pas
Et ne fais pas le bien que je désire faire.

Mon esprit trop bouillant, guidé par ma jeunesse,
S'est laissé emporter...

Stances élégiaques Gérard de Nerval 1832 French

Ce ruisseau, dont l'onde tremblante
Réfléchit la clarté des cieux,
Paraît dans sa course brillante
Étinceler de mille feux ;
Tandis qu'au fond du lit paisible,
Où, par une pente insensible,
Lentement s'écoulent ses flots,
Il entraîne une fange impure...

Stances et poèmes/À Alfred de Musset Sully Prudhomme 1865 French

 
Poète ! aussi longtemps que marchera la terre
Dans le vide muet qui n’a pas d’horizon ;
Tant que l’homme, implorant un climat salutaire,
Sous la grêle et les vents traînera sa maison,
Nu, forcé d’inventer le pain, le fer, la flamme,
L’art de ne pas périr,...

Stances et poèmes/À la nuit Sully Prudhomme 1865 French

 
O vénérable Nuit, dont les urnes profondes
Dans l’espace infini versent tranquillement
Un long fleuve de nacre et des millions de mondes,
         Et dans l’homme un divin calmant,

Tu berces l’univers, et ton grand deuil ressemble
A celui d’une veuve...

Stances et poèmes/Chœur Polonais Sully Prudhomme 1865 French

 
LES VIEILLARDS

Ce sont eux ! j’ai posé l’oreille contre terre
Les bruits sourds qu’on entend sont des pas de chevaux ;
Que le jeune soldat se rappelle son père,
Et que l’ancien s’apprête à des combats nouveaux !

Que nul de vous ne songe aux sanglots de l’...

Stances et poèmes/Dans la Rue Sully Prudhomme 1865 French

 
I

Six percherons égaux, blancs et nourris d’avoine,
Traînaient un chêne entier dont les cimes pendaient,
Et les larges pavés du faubourg Saint-Antoine
A chaque tour de roue en remuant grondaient.

Les feuilles bruissaient et balayaient la rue
Dans un...

Stances et poèmes/Encore Sully Prudhomme 1865 French

 
Vous n’avez pas sondé tout l’Océan de l’âme,
O vous qui prétendez en dénombrer les flots !
Qui de vous de tout cœur a pu sentir la flamme
Et de toute poitrine écouter les sanglots ?
Qui de vous a tâté tous les coins de l’abîme
Pour dire : « C’en est fait, l’...

Stances et poèmes/La Lutte Sully Prudhomme 1865 French

 
Ne sauras-tu Jamais, misérable poète,
Vaincre la lâcheté du rêve et des amours,
Au vent du sort contraire accoutumer ta tête,
Comme tous les vivants lutter dans la tempête,
Ou te croiser les bras sans crier au secours ?

A droite, à gauche, vois ! sur la mer...

Stances et poèmes/La Parole Sully Prudhomme 1865 French

 
Voix antiques des flots, de la terre et des airs,
Ecroulements lointains qui suivent les éclairs,
Frisson du lourd blé jaune aux taches de pivoines,
Chuchotement léger des fuyantes avoines,
Clairon des ouragans, fracas des grandes eaux,
Respiration vague et...

Stances et poèmes/Le Gué Sully Prudhomme 1865 French

 
Ils tombent épuisés ; la bataille était rude.
Près d’un fleuve, au hasard, sur le dos, sur le flanc,
Ils gisent, engourdis par tant de lassitude
Qu’ils sont bien, dans la boue et dans leur propre sang

Leurs grandes faux sont là, luisantes d’un feu rouge,
En...

Stances et poèmes/Le Joug Sully Prudhomme 1865 French

 
Quand le jeune cheval vient de quitter sa mère,
Parce qu’il a senti l’horizon l’appeler,
Qu’il entend sous ses pieds le beau son de la terre,
Et qu’on voit au soleil ses crins étinceler,
Dans le vent qui lui parle il agite la tête,
Et son hennissement trahit...

Stances et poèmes/Le Lion Sully Prudhomme 1865 French

 
I

La nuit dans le désert vient à pas lents s’asseoir
Avec sa robe d’ombre et son bandeau d’étoiles ;
Elle rafraîchit l’air en balançant ses voiles,
L’herbe fume et l’Asie est comme un encensoir.

C’est l’heure du lion. Sur les brûlantes pierres,
Et...

Stances et poèmes/Les Voluptés Sully Prudhomme 1865 French

 
I

O Voluptés, salut ! une longue injustice
Vous accuse d’emplir les enfers de damnés,
Fait sonner votre nom comme le nom du vice
Et ne l’inscrit jamais que sur des fronts fanés ;
Et nous vous bénissons, reines des jeunes hommes ;
Si nous rêvons un...

Stances et poèmes/L’Ambition Sully Prudhomme 1865 French

 
Tu ne traîneras plus, rêveur mélancolique,
Deux talons paresseux sous un corps famélique :
Viens ! je t’offre une plume et le coin d’un bureau,
Rien ne te manquera…

                              — Qu’au front un numéro.
Non ! je n’écris jamais que mon cœur...

Stances et poèmes/L’Amérique Sully Prudhomme 1865 French

 
Quand l’arche s’arrêta, du linceul gris des ondes
S’éleva lentement la terre d’aujourd’hui ;
Mais Dieu la divisa cette fois en deux mondes,
Une moitié pour nous, l’autre moitié pour lui.
Il nous livra l’Europe et l’Asie et l’Afrique,
Du Nil au Borysthène et...

Stances et poèmes/L’Art Sully Prudhomme 1865 French

 
PROLOGUE

Que je puisse à mon gré peupler un panthéon
Des plus grands immortels nés de la race humaine !
J’aime la grâce attique et la force romaine,
Je porterai Lucrèce à droite de Platon.

Ces hommes, l’âme haute et la tête baissée,
Scrutent d’un œil...

Stances et poèmes/« Je me croyais poète… » Sully Prudhomme 1865 French

 
Je me croyais poète et j’ai pu me méprendre,
D’autres ont fait la lyre et je subis leur loi ;
Mais si mon âme est juste, impétueuse et tendre,
              Qui le sait mieux que moi ?

Oui, je suis mal servi par des cordes nouvelles
Qui ne vibrent jamais au...

Stances funèbres Jean Auvray (de Rouen) 1600 French

[?] Qu'est-ce donc de la vie où l'homme se plaît tant ?
Ce n'est ,qu'une fumée ou qu'un ombre inconstant,
Une frêle vapeur, à l'instant consumée,
Un songe fabuleux, qui passe en un moment.
Quel fol est donc celui qui chérit tellement
Un songe, une vapeur, un ombre,...