Je n'ai pas renié la Lyre. Je puis boire
Encor dans la fontaine à la profondeur noire,
Où le Rhythme soupire avec les flots divins.
Ô Déesse, j'étais un enfant quand tu vins
Pour la première fois baiser ma chevelure.
J'étais comme un avril en fleur. Nulle souillure...

 
Phipps bombardait Québec. Du haut de son nid d’aigle,
Frontenac tenait ferme et ripostait en règle.

La veille, un envoyé de l’amiral anglais
Avait, signaux en mains, pris pied sur les galets
Où du Cap Diamant l’escarpement se dresse,
Et, porteur d’un...

 
Source trois fois féconde, opulente Nature,
Sans t’épuiser jamais, toi qui donnes toujours ;
Toi qui répands à flots sur chaque créature
La vie et ses bienfaits, la vie et ses beaux jours ;
Je t’envie, ô Nature ! ô mère impérissable,
Qui nous verses à tous...

 
I

Que t’importe d’entrer dans la terre promise,
Si tu vois sur ses tours nos drapeau triomphants ;
Si du haut de l’Horeb tu peux, arec Moïse,
Montrer d’un doigt certain la route à nos enfants ;

Si tu sais, dans ta foi, qu’une vertu se fonde,
Que ton...

 
Astre demi-caché, mystérieuse étoile !
Idole du génie et de la vérité,
Quelle es-tu ? — Sous quels cieux te montres-tu sans voile ?
Qui te voit dans ta grâce et dans ta nudité ?

Le bien , le vrai, le beau, perfection suprême !
Sous tous ces noms divers on t...

Jusqu’au jour, ô Pologne ! où tu nous montreras
Quelque désastre affreux, comme ceux de la Grèce,
Quelque Missolonghi d’une nouvelle espèce,
Quoi que tu puisses faire, on ne te croira pas.
Battez-vous et mourez, braves gens. – L’heure arrive.
Battez-vous ; la pitié...

Devant toi l’Éléphant dressant en l’air sa trompe
De son phallus géant décalotte la peau ;
Le régiment qui passe agite son drapeau
Et le foutre jaillit comme par une pompe.

Tu n’as qu’à faire voir pour qu’un saint se corrompe
Ta...

La cloche matinale enfin a sonné l’heure
Où les pâles Willis, qu’un jour trop vif effleure,
Près du sylphe qui dort vont se glisser sans bruit
Au cœur des nénufars et des belles-de-nuit ;
Giselle défaillante avec de molles poses
Lentement disparaît sous son linceul...

 
Puisque assis au foyer de tes chaudes collines,
J'en ai bu les parfums dans l'or de ton soleil,
Puisque tes pins, touchés par les brises marines,
Bercent si doucement mon rêve ou mon sommeil ;

Puisqu'on me réchauffant, comme eût fait une mère,
A ton hôte...

Rime, qui donnes leurs sons
    Aux chansons,
Rime, l’unique harmonie
Du vers, qui, sans tes accents,
    Frémissants,
Serait muet au génie ;


Rime, écho qui prends la voix
    Du hautbois
Ou l’éclat de la trompette,
Dernier...