Ô terre des aïeux ! ô sol de la patrie !
Toi que mon cœur aimait avec idolâtrie,
Me faudra-t-il mourir sans pouvoir te venger !
Hélas ! oui ; pour l’exil, je pars, l’âme souffrante,
Et, giaour errant, je vais planter ma tente
Sous le soleil de l’étranger....
Louis Fréchette
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Moi, mes enfants, j’étais un patriote, un vrai !
Je n’en disconviens pas ; et tant que je vivrai,
L’on ne me verra point m’en vanter à confesse...
Je sais bien qu’aujourd’hui maint des nôtres professe
De trouver insensé ce que nous fîmes là.
Point d’armes,... -
C’était un lieu charmant, une roche isolée,
Seule, perdue au loin dans la bruyère eu fleur ;
La ronce y rougissait, et le merle siffleur
Y jetait les éclats de sa note perlée.C’était un lieu charmant. Là, quand les feux du soir
Empourpraient l’horizon d’... -
O soir charmant ! La nuit aux voix mystérieuses
Nous caressait tous trois de ses molles clartés ;
Et nous contemplions, moi rêveur, vous rieuses,
De la lune et des flots les magiques beautés.Le steamer qu’emportait la roue au vol sonore,
Eparpillait au... -
Dix printemps n’avaient pas encore
Fleuri sur son front pâle et doux ;
De ses grands yeux fixés sur nous
S’échappaient des rayons d’aurore.L’enfance avec tous ses parfums,
Rayonnante comme un symbole,
Enveloppait d’une auréole,
Les ondes de... -
Salut ! Père-des-Eaux, fécond Meschacébé,
Fleuve immense qui tiens tout un monde englobé
Dans tes méandres gigantesques !
Toi dont les flots sans fin, rapides ou dormants,
A des bords tout peuplés de souvenirs charmants
Chantent cent poëmes dantesques !... -
Sur un îlot désert de l’Ottawa sauvage,
Le voyageur remarque, à deux pas du rivage,
Un tertre que la ronce achève de couvrir :
Un jour quelqu’un, ici, s’arrêta pour mourir.L’humble tombe des bois n’a ni grille ni marbre ;
Mais, poëte naïf, à l’écorce d’un... -
Ce sont deux frais séjours, deux vrais nids de fauvettes,
Faits pour des heureux ;
Deux villas comme seuls en rêvent les poëtes
Et les amoureux.L’une est couleur de rose, et l’autre toute blanche ;
Leurs toits sont couverts,
Le printemps et l’été,... -
Un jour, errant, perdu dans un désert sans borne,
Un pâle voyageur cheminait lentement ;
Autour de lui dormait la solitude morne,
Et le soleil brûlait au fond du firmament.Pas une goutte d’eau pour sa lèvre en détresse !
Pas un ombrage frais ! pas un... -
Le voyage fut ride, et le péril fut grand.
Pourtant, après avoir, plus de deux mois durant,
Vogué dans les hasards de l’immensité fauve,
La petite flottille arriva saine et sauve
Auprès de bords perdus sous d’étranges climats…
— Terre ! cria la voix d’un mousse au...