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    Hier, enfant, tu m'as dit d'une voix inquiète,
    Souriant et boudant, te penchant dans mes bras :
    « Toi qui chantes pour tous, infidèle poète,
    « Sur nos jeunes amours ne chanteras-tu pas ?

    « Tu fais métier d'écrire et sèmes ta parole.
    « Dis ? que ne m'offres-tu ces bouquets que ta main
    « Effeuille sur la route, insouciante et folle.
    « Je veux...

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    L’Amour est un ange malsain
    Qui frémit, sanglote et soupire.
    Il est plus moelleux qu’un coussin,
    Plus subtil que l’air qu’on respire,
    Plus provocant qu’un spadassin.

    Chacun cède au mauvais dessein
    Que vous chuchote et vous inspire
    Le Dieu du meurtre et du larcin,
    ...

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    Ô rêves de jeunesse, éblouissant mirage,
    Qui vous arrachera de mon cœur éperdu ?
    Qu’étaient donc ma raison, ma force, mon courage,
    Qu’ils aient fui pour un mot dans la nuit entendu ?

    Amour ! oh ! c’est bien toi dont j’ai senti la flamme,
    Toi qui fais mon souci, toi qui fais mon effroi !
    Ton souffle impérieux a passé sur mon âme ;
    Je tremble,...

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    Quoi ! le libérateur qui par degrés desserre
    La double chaîne noire, ignorance et misère,
    Le balayeur qui jette au vent le préjugé,
    Quoi ! l'immense marcheur, jamais découragé,
    Le Progrès, qui de flamme éblouit le vulgaire,
    Détrône l'échafaud et musèle la guerre,
    Qui fait avec les mœurs des ratures aux lois,
    Change en romain l'étrusque, en...

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    Amour présent du ciel, félicité suprême,
    Que ne puis-je exhaler sur la lyre que j'aime,
    Dans la chaste douceur des plus tendres accents,
    L'ineffable délire où tu ravis mes sens !
    Mais ma voix est débile, et ma bouche glacée
    Ne peut trouver des mots pour peindre ma pensée.
    Je le sens, et mes yeux se remplissent de pleurs.
    Il faut pour t'exprimer...

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    Ô rêves de jeunesse, éblouissant mirage,
    Qui vous arrachera de mon cœur éperdu ?
    Qu’étaient donc ma raison, ma force, mon courage,
    Qu’ils aient fui pour un mot dans la nuit entendu ?

    Amour ! oh ! c’est bien toi dont j’ai senti la flamme,
    Toi qui fais mon souci, toi qui fais mon effroi !
    Ton souffle impérieux a passé sur mon âme ;
    Je tremble,...

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    Si la Marchesina sort du palais furtive,
    Ce n’est pas pour rêver à la chute plaintive
    Des cascades rongeant leurs sonores gradins ;
    Si son pied va foulant la mousse des jardins,

    Si dans le bois douteux sans duègne elle s’expose,
    Ce n’est pas, croyez-moi, pour la brise ou la rose.
    Tremblante, son oreille écoute… Oh ! ce n’est pas
    La voix du...

  • L’AMOUR

    Aux fleurs rouges qui pavoisent l’espace
    Et s’exaltent, dans l’or des jours,
    Comme un vent fou le torturant amour
    S’enlace.

    Oh le charme de sa douleur
    Et les lances de sa douleur,
    Violentes, au fond du cœur !

    Oh ! son ardeur, malgré sa vastitude,
    Et son grand don de plénitude...

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    Oh ! l’amour ! dit-elle, ― et sa voix tremblait
    et son œil rayonnait, ― c’est être deux et n’être
    qu’un. Un homme et une femme qui se fondent en un
    ange, c’est le ciel.
    Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, liv.II, chap.VII.

    L’ange aimé qu’ici-bas je révère et je prie
    Est une enfant voilée avec ses longs cheveux,
    À qui le...

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    Je t’aime de mon œil unique, je te lorgne
    Ainsi qu’un Chinois l’opium :
    Je t’aime aussi de mon amour borgne,
    Fille aussi blanche qu’un arum.
    Je veux tes paupières de bistre,
    Et ta voix plus lente qu’un sistre ;
    Je t’aime de mon œil sinistre
    Où luit la colère du rhum.

    Je te suis du regard, lubrique comme un singe,
    Ivre comme un...