Voltaire - François-Marie Arouet

  • Quoi ! Vous êtes monarque, et vous m’aimez encore !
    Quoi ! Le premier moment de cette heureuse aurore
    qui promet à la terre un jour si lumineux,
    marqué par vos bontés, met le comble à mes voeux !
    ô coeur toujours sensible ! âme toujours égale !
    Vos mains du trône à...

  • Apprenti fermier général,
    très-savant maître en l’art de plaire,
    chez Plutus, ce gros dieu brutal,
    vous portâtes mine étrangère ;
    mais chez les amours et leur mère,
    chez Minerve, chez Apollon,
    lorsque vous vîntes à paraître,
    on vous prit d’abord pour le...

  • Un peu philosophe et bergère,
    dans le sein d’un riant séjour,
    loin des riens brillants de la cour,
    des intrigues du ministère,
    des inconstances de l’amour,
    des absurdités du vulgaire
    toujours sot et toujours trompé,
    et de la troupe mercenaire
    par...

  • Vous ordonnez que je vous dise
    tout ce qu’à Cirey nous faisons :
    ne le voyez-vous pas sans qu’on vous en instruise ?
    Vous êtes notre maître, et nous vous imitons :
    nous retenons de vous les plus belles leçons
    de la sagesse d’épicure ;
    comme vous, nous...

  • Quoi ! Celle qui n’a dû connaître
    que les grâces, ses tendres soeurs,
    de qui les mains cueillent des fleurs,
    et de qui les pas les font naître,
    en philosophe ose paraître
    dans les profondeurs des détours
    où l’on voit les épines croître ;
    et la maîtresse...

  • Prince, il est peu de rois que les muses instruisent ;
    peu savent éclairer les peuples qu’ils conduisent.
    Le sang des Antonins sur la terre est tari ;
    car, depuis ce héros de Rome si chéri,
    ce philosophe roi, ce divin Marc-Aurèle,
    des princes, des guerriers, des...

  • Tu m’appelles à toi, vaste et puissant génie,
    Minerve de la France, immortelle émilie ;
    je m’éveille à ta voix, je marche à ta clarté,
    sur les pas des vertus et de la vérité.
    Je quitte Melpomène et les jeux du théâtre,
    ces combats, ces lauriers, dont je fus idolâtre...

  • Charmante Iris, qui, sans chercher à plaire,
    savez si bien le secret de charmer ;
    vous dont le coeur, généreux et sincère,
    pour son repos sut trop bien l’art d’aimer ;
    vous dont l’esprit, formé par la lecture,
    ne parle pas toujours mode et coiffure ;
    souffrez...

  • Toi qui fus des plaisirs le délicat arbitre,
    tu languis, cher abbé ; je vois, malgré tes soins,
    que ton triple menton, l’honneur de ton chapitre,
    aura bientôt deux étages de moins.
    Esclave malheureux du chagrin qui te dompte,
    tu fuis un repas qui t’attend !
    Tu...

  • Mon esprit avec embarras
    poursuit des vérités arides ;
    j’ai quitté les brillants appas
    des muses, mes dieux et mes guides,
    pour l’astrolabe et le compas
    des Maupertuis et des Euclides.
    Du vrai le pénible fatras
    détend les cordes de ma lyre ;
    Vénus...