Voltaire - François-Marie Arouet

  • Je goûtais dans ma nuit profonde
    les froides douceurs du repos,
    et m’occupais peu des héros
    qui troublent le repos du monde ;
    mais dans nos champs élysiens
    je vois une troupe en colère
    de fiers bretons, d’autrichiens,
    qui vous maudit et vous révère ;...

  • Dans vos projets étudiés
    joignant la force et l’artifice,
    vous devenez donc un Ulysse,
    d’un Achille que vous étiez.
    Les intérêts de deux couronnes
    sont soutenus par vos exploits,
    et des fiers tyrans du génois
    on vous a vu prendre à la fois
    et les...

  • Auguste fille et mère de héros,
    vous ranimez ma voix faible et cassée,
    et vous voulez que ma muse lassée
    comme Louis ignore le repos.
    D’un crayon vrai vous m’ordonnez de peindre
    son coeur modeste et ses brillants exploits,
    et Cumberland, que l’on a vu deux...

  • enfant du Pinde et de Cythère,
    brillant et sage Algarotti,
    à qui le ciel a départi
    l’art d’aimer, d’écrire, et de plaire,
    et que, pour comble de bienfaits,
    un des meilleurs rois de la terre
    a fait son conseiller de guerre
    dès qu’il a voulu vivre en paix...

  • Généreux courtisan d’un roi brillant de gloire,
    vous, ministre et témoin de ses vaillants exploits,
    l’emploi d’écrire son histoire
    devient le plus beau des emplois.
    Plus il est glorieux, et plus il est facile ;
    le sujet seul fait tout, et l’art est inutile.
    Je...

  • Lorsque deux rois s’entendent bien,
    que chacun d’eux défend son bien,
    et du bien d’autrui fait ripaille ;
    quand un des deux, roi très-chrétien,
    l’autre, qui l’est vaille que vaille,
    prennent des murs, gagnent bataille,
    et font sur le bord stygien
    voler...

  • D’Aremberg, où vas-tu ? Penses-tu m’échapper ?
    Quoi ! Tandis qu’à Paris on t’attend pour souper,
    tu pars, et je te vois, loin de ce doux rivage,
    voler en un clin d’oeil aux lieux de ton bailliage !
    C’est ainsi que les dieux qu’Homère a tant prônés
    fendaient les...

  • J’ai donc vu ce Potsdam, et je ne vous vois pas ;
    on dit qu’ainsi que moi vous prenez médecine.
    Que de conformités m’attachent sur vos pas !
    Le dieu de la double colline,
    l’amour de tous les arts, la haine des dévots ;
    raisonner quelquefois sur l’essence divine ;...

  • Ah ! Mon prince, c’est grand dommage
    que vous n’ayez point votre image,
    un fils par la gloire animé,
    un fils par vous accoutumé
    à rogner ce grand héritage
    que l’Autriche s’était formé.
    Il est doux de se reconnaître
    dans sa noble postérité ;
    un...

  • Vous dont l’Europe entière aime ou craint la justice,
    brave et doux à la fois, prudent sans artifice,
    roi nécessaire au monde, où portez-vous vos pas ?
    De la fièvre échappé, vous courez aux combats !
    Vous volez à Fribourg ! En vain La Peyronie
    vous disait : «...