L’onde porte le poids des feuilles en détresse.
Elles flottent au fil du courant… L’air est doux…
Allons à la dérive… Errons, ô ma Maîtresse,
Languissamment, au gré du fleuve ardent et roux.
Le fleuve ensanglanté des feuilles en détresse
Nous entraîne… Les cieux ont le regret du jour
Dans leurs mauves éteints… Errons, ô ma Maîtresse,
Tristes d’avoir perdu le désir de l’amour.
L’onde entraîne, parmi les feuilles en détresse,
Nos rêves sans audace et nos pâles soupirs…
Oublions le déclin de l’heure, ô ma Maîtresse,
Et rallumons en nous les fervents souvenirs.