Vertigineusement, j’allais vers les Étoiles…
Mon orgueil savourait le triomphe des dieux,
Et mon vol déchirait, nuptial et joyeux,
Les ténèbres d’été, comme de légers voiles…
Dans un fuyant baiser d’hymen, je fus l’amant
De la Nuit aux cheveux mêlés de violettes,
Et les fleurs du tabac m’ouvraient leurs cassolettes
D’ivoire, où tiédissait un souvenir dormant.
Et je voyais plus haut la divine Pléiade…
Je montais… J’atteignais le Silence Éternel…
Lorsque je me brisai, comme un fauve arc-cn-ciel,
Jetant des lueurs d’or et d’onyx et de jade…
J’étais l’éclair éteint et le rêve détruit…
Ayant connu l’ardeur et l’effort de la lutte,
La victoire et l’effroi monstrueux de la chute,
J’étais l’astre tombé qui sombre dans la nuit.