Deux enfants d’un fermier, gentils, espiègles, beaux,
Mais un peu gâtés par leur père,
Cherchant des nids dans leur enclos.
Trouvèrent de petits perdreaux
Qui voletaient après leur mère.
Vous jugez de leur joie, et comment mes bambins
À la troupe qui s’éparpille
Vont partout couper les chemins,
Et n’ont...
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IDans les promenades publiques,
Les beaux dimanches, on peut voir
Passer, troupes mélancoliques,
Des petites filles en noir.De loin, on croit des hirondelles :
Robes sombres et grands cols blancs ;
Et le vent met des frissons d’ailes
Dans les légers camails tremblants.Mais quand, plus près des écolières,
On les voit se... -
Et j’ai connu l’Enfer intérieur de l’Homme,
La géante cité d’éternel désespoir,
Qui lève, dans un jour sans aurore et sans soir,
Son amoncellement de terrasses, que somme
Une mitre de tours, rouges sous le ciel noir,L’inébranlable bloc dont la fatale assise,
Ainsi qu’une forêt prodigieuse, étreint
Le roc fondamental du monde souterrain,... -
Dans l'enfer, Satan fait étendre
Des barreaux et des grils ardents,
Et sourd, ne voulant rien entendre
Il dit aux pécheurs imprudents
Que leur âme n’est plus à vendre.Riant d’un air qui n’est pas tendre,
Pour activer ses intendants,
Il court comme une salamandre
... -
Enfin c’est toi ! Laisse-moi rester dans tes bras ;
Puis tu m’objurgueras tant que tu le voudras ;
Mais laisse-moi pleurer dans ton giron, que sais-je ?
Sur les pieds, vers tes yeux ou mon remords s’allège ;
Mou remords véritable, ou ma honte plutôt,
Ma honte véridique à n’en point perdre un mot,
Et voici, non pas mon excuse... superflue !
Voici les... -
J’aime à sonder l’azur, à poursuivre un nuage
Qui vole dans les airs comme un cygne sauvage
Regagnant vers le soir son nid dans les ajoncs ;
Mon regard l’accompagne et je vais sur sa trace
Jusqu’à ce qu’il s’arrête et lentement s’efface
Dans le rayonnement des vastes horizons.Je contemple pensif l’étoile vagabonde
Qui d’un cours inconstant s’... -
Loin des oreilles importunes,
Le gars mangeant avec le vieux,
D’un ton fier et malicieux
Lui conte ses bonnes fortunes,
De quelle sorte il fait sa cour,
Et ce qu’il pense de l’amour.« Oui ! j’ai tout’ les fill’, mon pèr’ Jacques !
N’import’ laquell’, quand j’la veux bien !
L’ignorant’, l’instruit’, cell’ qui s’tient,
Comm’ la... -
La montagne était bleue et la mer était rose.
Du limpide horizon, dans l’air tout embaumé,
L’Aurore, fleur céleste et récemment éclose,
Semblait s’épanouir sur le monde charmé.Non moins roses que l’Aube, au bord des vastes ondes,
Les trois Vierges, avec des rires ingénus,
Laissant sur leur épaule errer leurs boucles blondes,
Se jouaient dans... -
Tel qu’un aigle élancé du plus noir firmament,
Le héros a saisi dans sa puissante serre
L’Amazone. Il l’a prise, il la tient et la serre
Et l’emporte au galop de l’étalon fumant.À ses cris, à ses bras levés éperdument
Le ciel n’a répondu que par un sourd tonnerre,
Et la bête sous qui fuit et tremble la terre
Redouble sa terreur à son... -
Telle éclate Vénus au milieu des trois soeurs.
Mais son sort n’était pas de n’aimer que les fleurs
Et de garder toujours sa pudique ceinture.
Le roi des Dieux l’a vue. Une active blessure
Le dévore, dompté sous l’arc insidieux
Du Dieu qui peut dompter même le roi des Dieux.
Mais, voulant la séduire, et de sa fière épouse
Éviter, cependant, la...