J’estime ces vieilles auberges
Comme les villes n’en ont pas ;
Dans leur salle, aux rideaux de serges,
On fait d’impayables repas.

La folle bière, aux creux des pintes,
Prélude aux chansons du dessert ;
Dans de grandes assiettes peintes
Un aubergiste...

Poet: Paul Marrot

Pardonnez-moi, je veux bien être votre amant,
Je vous trouve excitante et vous l’êtes, ma chère ;
Mais je dois avant tout vous parler franchement :
Pauvre, on réside aux champs où la vie est peu chère.

Oui, madame, je suis un homme absolument
Agreste, ancré parmi...

Poet: Léon Cladel

N’étant plus qu’un brouillard vermeil,
L’horizon dans la nuit recule :
Je voudrais, comme le soleil,
Mourir dans l’or d’un crépuscule !

Sentir l’universel émoi,
Suivre au loin ma trace blanchie
Et, d’une grande ombre, après moi,
Laisser la terre...

Cinq heures. — Je me lève et je passe au jardin.
O fraîcheur, ô silence, ô minute d’Éden !
O solitude, ô paix ! l’aurore vient de naître.
Nul voisin ne se montre encore à sa fenêtre !
Le soleil, aux rayons à peine réveillés,
Éclabousse de feux les feuillages...

Maître de Ravenswood, le cheval allait vite
Dont le pied labourait les dunes, ce matin,
Lorsque du haut des monts je surpris votre fuite.

La rosée emperlait la fougère et le thym
Au bas du vieux donjon qui vous avait vu naître
Et qui vous vit alors combler votre...

Un jour, — pardonnez-moi ce crime, ô grands plastiques !
Un jour, je promenais dans le Louvre, aux Antiques,
Mes rêves d’art intime et de modernité.
Le Musée est très-frais et très-calme, en été.
Après le Carrousel torride et son asphalte,
Il est doux, par les jours...

Vous souvient-il du bon vivant,
Rougeaud comme jambon en foire,
Qui s’ébaudissait au couvent
Du petit Saint-André-sur-Loire ?
Il ne lisait aucun grimoire,
Mais noyait, en franc déchaussé,
Au fond du pot son a b c.
Las ! le deuil est au réfectoire,
...

Comme un bourreau rusé qui tend à sa victime
L’embûche d’un grief aux détours captieux,
Je t’accuse, et je mets un art très-précieux
A te prendre en défaut sur ta pensée intime.

Défends-toi ! n’as-tu pas mainte arme légitime :
Ta splendide beauté, les larmes de tes...

J’ai fait plus d’une fois le rêve de Jean-Jacques.
Avoir, près d’un pêcher qui fleurirait à Pâques,
Un bout de maison blanche au fond d’un chemin creux.
C’est tout ce qu’il me faut, je crois, pour être heureux.
Ce serait tout là-bas, proche la Samiane,

En un recoin...

Pauvres fleurs d’un bouquet de fête,
Votre fraîcheur, que peu d’instants
Effaceront, semble mal faite
Pour promettre d’aimer longtemps !

Peut-on, sans ironie amère,
Engager l’avenir lointain,
Quand on est la rose éphémère
Ou le liseron d’un matin ?...

Poet: Léon Valade