Frédéric Plessis

  • « Tu veux partir, ma fille ? et suivre malgré moi
    Cet Étranger rusé, sans pudeur et sans foi ?
    Pars, fille impie ; et vous, ô terribles Déesses,
    Nocturnes, aux cheveux de serpents, vengeresses !
    Suivez-la sur la nef de l’Époux triomphant,
    Furieuses et plus rapides...

  • J’aime à vous évoquer dans une chaste pose,
    Debout et les doigts joints et les yeux souriants,
    Comme au temps où, rêveur injustement morose,
    Je profitais si mal de mes beaux jours fuyants.

    Ah ! je vous ai du moins présente en ma mémoire !
    Tout, depuis le nœud bleu...

  • Par ma lèvre et mes doigts ardemment désirés,
    O tout petits cheveux échappés et rebelles
    Ébauchant sur son front des boucles naturelles
    Qu’au flexible persil un Grec eût comparés !

    Debout à son miroir, de sa main si légère
    Elle prenait plaisir à vous friser encor,...

  • Aimer d’un grand amour une grande beauté
    N’est point un culte faux et te garde du blâme,
    Si ton cœur, attendri par cet amour, s’enflamme
    D’un zèle universel de sainte charité.

    La Grâce peut vouloir qu’un Ange ait emprunté
    Pour ton salut les traits d’une angélique...

  • Ne me reprochez pas, Mesdames, d’être épris
    Du chapeau printanier qu’on porte cette année ;
    Car je l’ai vu posé sur des cheveux chéris
    Et la tête que j’aime en est gaîment ornée.

    La tresse de bluets et de coquelicots,
    Qui retombe et se mêle avec la chevelure,...

  • Étoile de douceur, Miroir de chasteté,
    Vase de certitude, ô merveilleuse Gerbe
    Où tendresse est liée avec austérité !

    Le Seigneur nous a dit : « Va ! fléchis ta superbe.
    L’homme est la fleur des champs qui fleurit pour un jour,
    Et ce jour est rapide et passe comme...

  • Malade et seul, n’ayant pour m’aider à souffrir
    Ni les soins maternels ni l’espoir de guérir,
    Blessé d’un chaste amour, et contraint de me taire
    Comme si je brûlais d’une ardeur adultère,
    Incapable de vivre, hélas ! de plus en plus,
    J’attends venir les jours et les...

  • Ma mère, je n’aurai ni l’épouse semblable
    A la vigne appuyée au mur de la maison,
    Ni les enfants rangés tout autour de la table
    Tels que des oliviers dans leur jeune saison.

    Béni par le Très-Haut, l’homme simple et robuste
    S’accroît et s’enrichit, et ses greniers...

  • La droite en votre sein, retiré dans la tente
    Que forme autour de vous l’eau des nuages noirs,
    Vous vous taisez, Seigneur ! votre gloire éclatante
    Ne fendra-t-elle plus les sacrés réservoirs ?

    Vos ennemis, portant l’orgueil sur leurs visages,
    Ne cachent même plus...

  • Maître de Ravenswood, le cheval allait vite
    Dont le pied labourait les dunes, ce matin,
    Lorsque du haut des monts je surpris votre fuite.

    La rosée emperlait la fougère et le thym
    Au bas du vieux donjon qui vous avait vu naître
    Et qui vous vit alors combler votre...