En deuil d’un moi-le-magnifique
Lançant de front les cent pur-sang
De ses vingt ans tout hennissants,
Je vague, à jamais innocent,
Par les blancs parcs ésotériques
De l’Armide Métaphysique.
Un brave...
Sortilège !
Tu verras.
— Le ciel gras,
Qui s’abrège,
Nous assiège
D’un ramas
De frimas.
Paul, il neige.
Eh bien, Paul,
Vois le sol !
La terrasse
Va changeant
Cette crasse
En argent !
Le souci
Du nuage
Qui voyage
Rit ici !
Ciel noirci,
Blanche plage. —
Neige ! outrage...
V
Vous eûtes donc hier un an, ma bien-aimée.
Contente, vous jasez, comme, sous la ramée,
Au fond du nid plus tiède ouvrant de vagues yeux,
Les oiseaux nouveau-nés gazouillent, tout joyeux
De sentir qu'il commence à leur pousser des plumes.
Jeanne, ta bouche est rose ; et dans les gros vo1umes
Dont les images font ta joie,...
David, brûlé de pures flammes,
Dans un chant aux notes divines,
Pour faire soupirer deux âmes
Croise des rimes féminines.
La Volupté ravie embrase
Tout ce cantique des cantiques,
Et jamais si suave extase
Ne charma les odes antiques.
On dirait deux blanches colombes
Que...
I
Pradier, ta tombe est close, et la foule écoulée
A quitté le gazon des morts silencieux ;
La muse maintenant de sa douleur voilée,
Va commencer pour toi l’hymne religieux !
D’autres ont mis leur nom sur la strophe légère,
D’autres ont la couleur, ou la note au son pur,
Mais ta pensée, ô maître, est de bronze ou de pierre,
Et, comme...
À présent voici comme une prière,
et c’est la vie d’ici qui dit son temps
selon le soleil, le jour et la mer,
et les villes où l’aller des passants
montre chacun œuvrant à sa manière :
seigneur à cheval, à pied paysan,
et pour les fins de l’âme ou de la chair
moines, matelots, pêcheurs, tisserands....
II
L'empereur fait la guerre au roi.
Nous nous disions :
- Les guerres sont le seuil des révolutions. -
Nous pensions : - C'est la guerre. Oui, mais la guerre grande.
L'enfer veut un laurier ; la mort veut une offrande ;
Ces deux rois ont juré d'éteindre le soleil ;
Le sang du globe va couler, vaste et vermeil,
Et...
DERNIERS VERS DE NOURRIT
Le cygne, lorsqu’il sent venir l’heure suprême,
En chants mélodieux
À la blonde lumiêre, au beau fleuve qu’il aime,
Soupire ses adieux !
Ainsi cette pauvre âme, à la rive lointaine,...
Ce poète terrible et divinement doux,
Plus large que Corneille et plus haut que Shakespeare,
Grand comme Eschyle avec ce souffle qui l’inspire,
Ce Calderon mystique et mythique est à nous.
Oui, cette gloire est nôtre et nous voici jaloux
De le dire bien haut à ce siècle en délire :
Calderon, catholique avant tout, noble lyre
Et saints accents, et bon...
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