Ô toi, Gautier ! sage parmi les sages
Aux regards éblouis,
Toi, dont l'esprit vécut dans tous les âges
Et dans tous les pays,

Tu fus surtout un Grec, et tu contemples
De tes yeux immortels
Les purs profils harmonieux des temples
Dans les bleus archipels...

 
O grand Théophile Gautier,
Roi des ciseleurs fantastique,
Toi qui touches d’un vol altier
Toutes les cimes artistiques :

O toi que l’Arabie ambra.
Hahroun-al-Raschid des Bohèmes.
Permets que dans ton Alhambra
Je chante au pied de tes poèmes....

 

Poète ! ta ferveur fait grande ta mémoire.
Absorbé tout entier dans ton culte béni,
Tu préféras la Muse à tout, même à la gloire,
Maître ! qui dans ton art égalas Cellini.

Amours, honneurs, trésors, tout ce que l’homme envie,
Moins qu’un beau vers...

Ta merveilleuse plume est un riche pinceau
Habile à tout parer d'éclat et d'harmonie,
Et chacun de ses traits fait éclore un tableau
Où respire la grâce, où brille le génie.
Pygmalion nouveau, sous ta main, la Beauté,
H...

 
Maître, qui du grand art levant le pur flambeau,
Pour consoler la chair besoigneuse et fragile,
Redis la gloire antique à cette exquise argile,
Ton corps va donc subir l’outrage du tombeau !

Ton âme a donc rejoint le somnolent troupeau
Des ombres sans...

 
LE poète dort : l’oiseau chante.
Mais, près du poète endormi,
La voix de l’oiseau, plus touchante,
Garde quelque chose d’ami.

Le poète est mort : la fleur brille.
Mais, près du poète, la fleur,
Dans la goutte d’eau qui scintille
Garde quelque...

 
      I

      Théophile Gautier ! poëte
      Au regard limpide et vermeil,
      Dont l’œuvre fut un hymne en fête
      A la vie ivre de soleil !

      A l’heure où la Mort en délire,
      Avec un regret insensé,
      Admire encor ton fier...

Maître, l’envieux n’a pu satisfaire
Sur toi son cruel et lâche désir.
Ton nom restera pareil à la sphère,
Qui n’a pas de point par où la saisir.

Pourtant il fallait nier quelque chose
A l’œuvre parfaite où tu mis ton sceau.
Splendeur et parfum, c’est trop...

Vous à qui des fraisches vallees
Pour moy si durement gelees
Ouvrent les fontaines de vers,
Vous qui pouvez mettre en peinture
Le grand object de l'Univers
Et tous les traicts de la nature,

Beaux esprits si chers à la gloire,
Et sans qui l'oeil de la...

Sur sa nouvelle d' " Arria Marcella "

Le creux d'un sein charmant que la cendre moula
Fut la coupe où tu bus cette ivresse éloquente,
Qui, sous l'étroit portique aux volutes d'acanthe,
Fit surgir dans la pourpre Arria Marcella.