Gabriel Monavon

  • Au déclin du jour, jeune fille,
    Lorsqu'au balcon tu viens t'asseoir,
    Derrière l'épaisse charmille,
    Moi je me cache pour te voir.
    Tendre interprète de ma flamme,
    Chaque voix du soir, à son tour,
    Ne vient-elle pas, ô chère âme !
    En cet instant parler d'...

  • Seize ans vous couronnent de roses :
    Toutes les grâces du printemps
    Sur vos traits charmants sont écloses
    Comme des bouquets éclatants.

    Vous avez la rose à la joue,
    Et chacune offre tour à tour
    Une fraîche touffe où se joue
    L’innocence près de l'amour...

  • O maître souverain ! Dieu de la poésie,
    Dont la lyre régna sur le monde enchanté,
    Tu meurs ! — Mais de ta gloire éclatante et choisie,
    L'astre se lève au ciel de la postérité.

    Désormais, à l'abri des retours de l'envie,
    Ton nom prend un reflet d'éternelle clarté :...

  • Ici bas !

    L'horreur règne ici bas... Dieu, tout fort qu'il se nomme,
    A gémi de douleur, devenu fils de l'homme ;
    Car rien n'est descendu sur ce monde odieux,
    Qui ne fut teint du sang en retournant aux cieux !

    L'arrêt irrévocable

    Éternel...

  • Si de mai l'haleine envolée
    Sur la vallée,
    Mollement soupire et frémit,
    Caressant la pelouse verte
    De fleurs couverte
    Nous disons : la terre sourit...

    Si zéphyr, sur l'azur limpide
    Des mers qu'il ride,
    Baise l'ondine et la poursuit,
    Tandis...

  • Enfant, dors dans ta corbeille;
    Plus beau que la fleur vermeille,
    Dors ! ta mère sur toi veille
    Comme un ange protecteur.
    Suspendus à ton sourire,
    A ta lèvre qui respire,
    Ses regards cherchent à lire
    Les doux rêves de ton cœur.

    Les palais de la...

  • I

    Aux marches de l’autel que parfume le cierge,
    Une voix a parlé dans l’âme de la vierge,
    Et la grâce d’en haut, ramier tendre et vainqueur
    Est venue adopter, pour nid, ce jeune cœur...
    À cet appel divin, tombant dans le silence
    Comme un flot de rosée en ce...

  • On raconte qu'Orphée à la céleste voix,
    Quand son âme vibrait, en proie au saint délire,
    Attendrissait soudain aux accords de la lyre,
    Les sauvages rochers, les plaines et les bois...

    On dit que les remparts de Thèbes, à la fois
    Montèrent aux accents d'Amphion qui...

  • Sentier charmant et solitaire,
    Où chaque jour, d'un pas rêveur,
    Je viens chercher avec mystère
    Des mots pour la langue du cœur,

    Que j'aime ta verte parure,
    Ton silence, ô mon frais sentier !
    Et ta printanière ceinture
    Que brode la fleur d'églantier !...

  • L'âme du poète

    La source est cachée au fond du bois noir...
    Mystère et beauté, le ciel s'y reflète ;
    Sois toujours de même un divin miroir,
    Eau vive et profonde, âme du poète !

    L'attrait de l'enfance

    Sur les traits de l'enfant, la vie a tous...