A Théophile Gautier

Sur sa nouvelle d' " Arria Marcella "

Le creux d'un sein charmant que la cendre moula
Fut la coupe où tu bus cette ivresse éloquente,
Qui, sous l'étroit portique aux volutes d'acanthe,
Fit surgir dans la pourpre Arria Marcella.

Collection: 
1884

More from Poet

  • Je sais la vanité de tout désir profane.
    A peine gardons-nous de tes amours défunts,
    Femme, ce que la fleur qui sur ton sein se fane
    Y laisse d'âme et de parfums.

    Ils n'ont, les plus beaux bras, que des chaînes d'argile,
    Indolentes autour du col le plus aimé ;...

  • Ô vous qui, dans la paix et la grâce fleuris,
    Animez et les champs et vos forêts natales,
    Enfants silencieux des races végétales,
    Beaux arbres, de rosée et de soleil nourris,

    La Volupté par qui toute race animée
    Est conçue et se dresse à la clarté du jour,
    La...

  • Cette outre en peau de chèvre, ô buveur, est gonflée
    De l'esprit éloquent des vignes que Théra,
    Se tordant sur les flots, noire, déchevelée
    Étendit au puissant soleil qui les dora.

    Théra ne s'orne plus de myrtes ni d'yeuses,
    Ni de la verte absinthe agréable aux...

  • Si la vierge vers toi jette sous les ramures
    Le rire par sa mère à ses lèvres appris ;
    Si, tiède dans son corps dont elle sait le prix,
    Le désir a gonflé ses formes demi-mûres ;

    Le soir, dans la forêt pleine de frais murmures,
    Si, méditant d'unir vos chairs et vos...

  • Il est, non loin des tièdes syrtes
    Où bleuit la mer en repos,
    Un bois d'orangers et de myrtes
    Dont n'approchent point les troupeaux.

    Là, sous l'ombre antique d'un arbre,
    Un satyre, ouvrage divin,
    Sourit dans sa gaine de marbre,
    Comme réjoui par le vin...