En vain dans mes transports ta prudence m’arrête ;
Ma mère, il n’est plus temps ; tes pleurs m’ont fait poète !
Si j’ai prié le Ciel de me les révéler,
Ces chants harmonieux, c’est pour te consoler.
D’un tel désir pourquoi me verrais-je punie ?
Les maux que tu prédis ne sont dus qu’au génie ;
À d’illustres malheurs, va, je n’ai pas de droits :
Quel...
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Il est à vous ce livre issu de la prière :
Qu’il garde votre nom et vous soit consacré ;
Ce livre où j’ai souffert, ce livre où j’ai, pleuré,
Ainsi que tout mon cœur, il est à vous, ma Mère !J’y mets tout ce que j’ai d’espérance et de foi,
Ma plus ferme raison, mes ardeurs les plus hautes,
Mon âme entière... hormis ses erreurs et ses fautes ;... -
Ce jour amène votre fête.
Madame Dufrénoy.Muse, est-ce vous ? dans ces bois dépouillés
Où l’Aquilon au loin gronde et murmure,
D’un long regard, aux bosquets effeuillés,
Vous demandez leur riante parure.
C’est vainement. L’impitoyable hiver
Détruit les fleurs ; mais son souffle perfide
Vous laisse au moins ce... -
Qu’ai-je appris ! le sais-tu ? sa vie est menacée,
On tremble pour ses jours.
J’ai couru... je suis faible... et ma langue glacée
Peut à peine... Ma sœur, je l’aime donc toujours !
Quel aveu, quel effroi, quelle triste lumière !
Eh quoi ! ce n’est pas moi qui mourrai la première,
Moi qu’il abandonna, moi qu’il a pu trahir,
Moi qui fus... -
Que veux-tu ? Je l’aimais. Lui seul savait me plaire :
Ses traits, sa voix, ses vœux lui soumettaient mes vœux.
Tendre comme l’amour, terrible en sa colère...
( Plains-moi, connais-moi toute à mes derniers aveux, )
Je l’aimais ! j’adorais ce tourment de ma vie,
Ses jalouses erreurs m’attendrissaient encor ;
Il me faisait mourir, et je disais : « J’ai tort... -
Bientôt viendra le doux printemps
Chasser la neige, les autans,
Les jours moroses ;
Bientôt les feuilles renaîtront,
Et les oiseaux nous reviendront
Avec les roses.Bientôt, de nos rudes climats,
Disparaîtront les blancs frimas,
Les froids sévères ;
Et nous pourrons, d’un œil charmé
Voir éclore aux rayons de mai
Les... -
A ma sœur Laurence.
Je t’aime parce que tu m’aimes, sœur gentille,
Parce que dans ce monde où je me sens errer,
Je n’ai que toi pour bien et pour toute famille,
Et parce que je n’ai que ton sein où pleurer.Je t’aime parce que notre si bonne mère,
De sa tonbe où sur nous son regard veille... -
La nue était d’or pâle, et d’un ciel doux et frais,
Sur les jaunes bambous, sur les rosiers épais,
Sur la mousse gonflée et les safrans sauvages,
D’étroits rayons filtraient à travers les feuillages.Un arome léger d’herbe et de fleurs montait ;
Un murmure infini dans l’air subtil flottait :
Chœur des Esprits cachés, âmes de toutes choses,
Qui font... -
La nue était d’or pâle, et d’un ciel doux et frais,
Sur les jaunes bambous, sur les rosiers épais,
Sur la mousse gonflée et les safrans sauvages,
D’étroits rayons filtraient à travers les feuillages.Un arome léger d’herbe et de fleurs montait ;
Un murmure infini dans l’air subtil flottait :
Chœur des Esprits cachés, âmes de toutes choses,
Qui font... -
Qu’un jeune amour plein de mystère
Pardonne à la vieille amitié
D’avoir troublé son sanctuaire.
D’une belle âme qui m’est chère
Si j’ai jamais eu la moitié,
Je vous la lègue tout entière.1843.