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    Je ne fus heureux ― pas souvent ―
    Que par le baiser, je l’avoue.
    J’aimais les lèvres sur ma joue,
    Quand j’étais un petit enfant.

    Le baiser seulement me touche.
    Ma jeunesse et mon âge mûr
    L’ont cherché, sensuel ou pur ;
    Et l’on me baisa sur la bouche.

    Aucuns fils ne me survivront ;
    La saison d’amour est finie.
    A l’heure de...

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    J’ai senti nos lèvres s’unir,
    De tes bras j’ai senti l’étreinte,
    Et tu m’abordes sans rougir !
    Et tu me parles sans contrainte !
    Hélas ! au calme de tes traits,
    À l’innocence de ton aine,
    Je le vois trop : tu l’ignorais,
    Le prix de ce baiser de flamme.

    Tu l'as donné sans y songer,
    Comme un jeu que permet le monde,
    Comme en...

  • Ton baiser, aimable Marie,
    Est bien parvenu jusqu'à moi,
    Comme une colombe chérie
    Qui palpite d'un doux émoi.

    Charmant messager de tendresse,
    Timide, il tremblait de frayeur ;
    J'ai senti sa chaude caresse
    Passer de ma lèvre à mon cœur....

    Quelle peur le troublait en route
    Quand il s'est mis à voyager !
    Ah ! c'est qu'il redoutait...

  • Je l’ai gardé ce bon baiser de muse !
    Comme une perle, il rayonne à mon front ;
    Et désormais, qu’on me flatte ou m’accuse,
    Sans l’effacer les soucis passeront.

    Je l’ai gardé ce baiser de poëte !
    Comme un bon vin qui réchauffe au départ,
    Quand sur le seuil, au chant de l’alouette,
    Le cheval brun hennit dans le brouillard !

    Je l’ai gardé dans...

  • Heureux qui, possédant la Chimère éternelle,
    Livre au Monstre divin un cœur ensanglanté,
    Et savoure, pour mieux s’anéantir en elle,
    L’extase de la mort et de la volupté
    Dans l’éclair d’un baiser qui vaut l’éternité !

  • Away with your fictions of flimsy romance,
         Those tissues of falsehood which Folly has wove;
    Give me the mild beam of the soul-breathing glance,
         Or the rapture which dwells on the first kiss of love.

    Ye rhymers, whose bosoms with fantasy glow,
         Whose pastoral passions are made for the grove;
    From what blest inspiration your sonnets would flow,...

  • " Tout fait l'amour. " Et moi j'ajoute,
    Lorsque tu dis : " Tout fait l'amour " :
    Même le pas avec la route,
    La baguette avec le tambour.

    Même le doigt avec la bague,
    Même la rime et la raison,
    Même le vent avec la vague,
    Le regard avec l'horizon.

    Même le rire avec la bouche,
    Même l'osier et le couteau,
    Même le corps avec la...

  • N'êtes-vous pas toute petite
    Dans votre vaste appartement,
    Où comme un oiseau qui palpite
    Voltige votre pied normand ?

    N'est-elle pas toute mignonne,
    Blanche dans l'ombre où tu souris,
    Votre taille qui s'abandonne,
    Parisienne de Paris ?

    N'est-il pas à Vous, pleine d'âme,
    Franc comme on doit l'être, à l'excès,
    Votre coeur d'...

  • À table, l'autre jour, un réseau de guipure,
    Comme un filet d'argent sur un marbre jeté,
    De votre sein, voilant à demi la beauté,
    Montrait, sous sa blancheur, une blancheur plus pure.

    Vous trôniez parmi nous, radieuse figure,
    Et le baiser du soir, d'un faible azur teinté,
    Comme au contour d'un fruit la fleur du velouté,
    Glissait sur votre épaule en...

  • Le soleil, crayonnant par la blanche persienne
    Ses infiltrations sur la tenture ancienne,
    Pose sur les cils noirs de la brune un rayon
    Né d'un trou d'or, comme la nymphe du cocon. [...]

    ... Le rayon promenant des antennes légères -
    Songe de femme nue, étreintes mensongères ! -
    Se vautre, boit du miel, bourdonne, abeille d'or,
    Sous le nombril fleuri de...