Celui que chaque soir votre parole élève,
Qui pense avec vous de moitié ;
Celui dont vous savez le plus intime rêve
Et qui vit de votre amitié ;
Celui que vous avez laissé voir dans votre âme
Et s’approcher de votre cœur,
Afin de...
Théophile Gautier
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De son destrier qui se cabre
Il jette à bas le chevalier,
Qu’il pousse à la danse macabre
En retournant le sablier ;Avec un crâne joue aux quilles
Aux tonnelles des cabarets ;
Du boîteux casse les béquilles,
Du coureur coupe les jarrets ;... -
La petite Marie est morte,
Et son cercueil est si peu long
Qu’il tient sous le bras qui l’emporte
Comme un étui de violon.Sur le tapis et sur la table
...
Traîne l’héritage enfantin.
Les bras ballants, l’air lamentable,
Tout affaissé, gît le pantin. -
Brune à la taille svelte, aux grands yeux noirs, brillants,
À la lèvre rieuse, aux gestes sémillants,
Blonde aux yeux bleus rêveurs, à la peau rose et blanche,
La jeune fille plaît : ou réservée ou franche,
Mélancolique ou gaie, il n’importe ; le don
De charmer est... -
C’est le soir, le couchant allumant ses fournaises
Semble un fondeur penché qui ravive des braises ;
Comme un bouclier d'or à la forge rougi,
Par un brouillard sanglant le soleil élargi
Plonge dans un amas de nuages étranges
Qui font traîner sur l’eau la pourpre de... -
J’étais monté plus haut que l’aigle et le nuage :
Sous mes pieds s’étendait un vaste paysage,
Cerclé d’un double azur par le ciel et la mer,
Et les crânes pelés des montagnes géantes
En foule jaillissaient des profondeurs béantes,
Comme de blancs écueils sortant du... -
Je sais un nid charmant et tendre
Où niche l’oiseau bleu du cœur,
L’oiseau dont nul ne peut entendre
Sans tressaillir, l’accent vainqueur ;Nid plein de grâces sans pareilles,
Qui, sous un rayon de gaieté,
Scintillent comme des abeilles
Dans l’or des... -
J’étais parti, voyant le ciel limpide et clair
Et les chemins séchés, afin de prendre l’air,
D’ouïr le vent qui pleure aux branches du mélèze,
Et de mieux travailler : car on est plus à l’aise,
Pour méditer le plan d’un drame projeté,
Refondre un vers pesant... -
J’allais partir ; doña Balbine
Se lève et prend à sa bobine
Un long fil d’or ;
À mon bouton elle le noue,
Et puis me dit, baisant ma joue :
« Restez encor !« Par l’un des bouts ce fil, trop frêle
Pour retenir un infidèle,... -
Or çà, la belle fille,
Ouvrez cette mantille !
C’est trop de cruauté ;
Faites-nous cette joie
Que pleinement on voie
Toute votre beauté.Apprenez-le, mignonne,
Quand le bon Dieu vous donne
Un corps aussi parfait,
C’est afin qu’on le sache,...