J’allais partir ; doña Balbine
Se lève et prend à sa bobine
Un long fil d’or ;
À mon bouton elle le noue,
Et puis me dit, baisant ma joue :
« Restez encor !
« Par l’un des bouts ce fil, trop frêle
Pour retenir un infidèle,
Tient à mon cœur…
Si vous partez, mon cœur s’arrache :
Un nœud si fort à vous m’attache,
Ô mon vainqueur !
— « Pourquoi donc prendre à ta bobine
Pour me fixer, doña Balbine,
Un fil doré ?
À ton lit qu’un cheveu m’enchaîne,
Se brisât-il, sois-en certaine,
Je resterai ! »