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                    « Je ne veux que le sourire de ta bouche… »

        Dis, que veux-tu de moi qui t’aime, ô mon souci
        Et comment retenir ton caprice de femme ?
        Prends mes anneaux… Prends mes colliers… Et prends aussi
        Ce que j’ai de plus rare et de plus beau : mon âme.

        Si mon très grand désir t’importune, ce soir
        Je me...

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    Oh ! that the desert were my dwelling place
    With one fair spirit for my minister,
    That I might all forget the human race,
    And hating no one, love but only her !
    (BYRON.)

    Que vous ai-je donc fait, ô mes jeunes années,
    Pour m’avoir fui si vite et vous être éloignées,
    Me croyant satisfait ?
    Hélas ! pour revenir m’apparaître...

  • Sur les grandes bouses de vache
    Le soleil met un ton pourpré.
    Elle chevauche au fond du pré
    Avec un petit air bravache.

    Elle effleure de sa cravache
    Le cou d’un alezan doré.
    Sur les grandes bouses de vache
    Le soleil met un ton pourpré.

    Mais son long voile bleu la cache,
    Je ne puis la voir à mon gré ;
    Et mon regard tombe navré,...

  • Poète, dans les cœurs mettre un écho sonore,
    Remuer une foule avec ses passions,
    Écrire sur l’airain ses moindres actions,
    Faire luire son nom sur tous ceux qu’on adore ;

    Courir en quatre pas du couchant à l’aurore,
    Avoir un peuple fait de trente nations,
    Voir la terre manquer à ses ambitions,
    Être Napoléon, être plus grand encore !

    Que sais-...

  • I

    Fils du ciel, je fuirai les honneurs de la terre ;
    Dans mon abaissement je mettrai mon orgueil ;
    Je suis le roi banni, superbe et solitaire,
    Qui veut le trône ou le cercueil.
    Je hais le bruit du monde, et je crains sa poussière.
    La retraite, paisible et fière,
    Réclame un coeur indépendant ;
    Je ne veux point d'esclave, et ne...

  • L’âme antique était rude et vaine
    Et ne voyait dans la douleur
    Que l’acuité de la peine
    Ou l’étonnement du malheur.

    L’art, sa figure la plus claire,
    Traduit ce double sentiment
    Par deux grands types de la Mère
    En proie au suprême tourment.

    C’est la vielle reine de Troie :
    Tous ses fils sont morts par le fer.
    Alors ce deuil brutal...

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    IL n’est pas bon de trop se regarder agir
    Ni de scruter le fond obscur de ses pensées :
    Que d’œuvres chaque jour par l’esprit commencées
    Dont l’intime secret force l’âme à rougir !

    Marche naïvement comme un enfant candide,
    Sans rechercher toujours la raison de tes pas ;
    Peut-être que, honteux, tu n’avancerais pas,
    Connaissant le motif ignoré...

  • Ce calme Célio, ce fils de la Chimère
    Qui passa comme un rêve, et qu'on pleure aujourd'hui,
    Ce jeune homme pensif, beau comme un dieu d'Homère,
    Je l'ai connu ; je veux parler encor de lui.

    Mais parmi nous, d'ailleurs, son image est vivante !
    Terrible, et secouant dans l'air un feu subtil,
    Sa lourde chevelure inspirait l'épouvante,
    Et sa bouche, ô...

  • J'aime ton âme, car c'est elle
    Qui, sur tes traits purs, à la fois,
    En mille reflets se révèle ;
    Qui met dans tes yeux l'étincelle,
    Qui met la douceur dans ta voix...

    C'est elle qui pour moi t'inspire
    Tant d'abandon tendre et touchant ;
    Elle, qui fleurit ton sourire,
    Et qui dans tes accents soupire,
    Comme une brise ou comme un chant......

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    Quand le premier sculpteur eut achevé la Lyre
    Et caché dans son sein les chants harmonieux ;
    Ouvrier sans défaut, lorsqu'il eut fait sourire
    Parmi ses ornements les figures des Dieux,
     Et qu'il eut couronné l'instrument de martyre
    Avec le vert rameau d'un laurier radieux ;

    L'indomptable Titan, à son désir fidèle,
    Qui, tout brûlant encor, vers...