Le son de votre voix, Madame, est bien pareil
À un rayon de ciel — et qui ne le sait pas,
D’où vient-il, le rayon? Il nous vient du soleil,
Source de lumière, que Dieu nous dévoila.

Mais c’est l’autre source, qu’il nous tient en secret.
Où est le reservoir des...

Poet: Antoni Lange

 
    Oh ! que la vie est longue aux longs jours de l’été,
Et que le temps y pèse à mon cœur attristé !
Lorsque midi surtout a versé sa lumière,
Que ce n’est que chaleur et soleil et poussière ;
Quand il n’est plus matin et que j’attends le soir,
Vers trois...

Poet: Sainte-Beuve

 

Le jour où cet époux, comme un vendangeur ivre,
Dans son humble maison t'entraîna par la main,
Je m'assis à la table où Dieu vous menait vivre,
Et le vin de l'ivresse arrosa notre pain.

La nature servait cette amoureuse agape ;
Tout était miel et lait,...

 
Comme Dieu dans le sein des mers mystérieuses
A dérobé la perle aux yeux des matelots,
J’ai, dans mon âme, loin des foules curieuses,
Enfoui mon amour et caché mes sanglots.

Oh ! de mon cœur blessé le douloureux mystère,
Madame, à vos regards restera...

 
« I love not man the less but nature more ! »
(BYRON.)

Oh ! non, vous vous trompez, la solitude est sainte !
Votre fils est heureux sous l’arbre de l’enceinte,
Quand il entend le chant de nos rouges moqueurs,
Harmonie enivrante et faite pour...

 
Ô fille du printemps, douce et touchante image
D’un cœur modeste et vertueux,
Du sein de ce gazon tu remplis ce bocage
De ton parfum délicieux.
(Mme d’Hautpoul)

 
On dit que la...

Ah ! prends garde à l’amour, il menace ta vie :
Je l’ai vu dans les pleurs que tu verses pour moi.
Prends garde, s’il est temps ! il erre autour de toi,
Et c’est avec des pleurs aussi qu’il m’a suivie.
Retourne vers ta mère et ne la quitte pas.
Va, comme un faible...

Toi, dont l’âme est à peine éclose,
Ô chère petite aux doux yeux,
Et dont la lèvre fine et rose
Gazouille un rire harmonieux ;

Dont les larmes vite apaisées,
Sur ta joue au pâle contour,
Tarissent comme les rosées
Que boit le rayon d’or du jour ;

...

 
Près d’une femme, en proie à l’amoureux délire,
Le poëte est muet, il se tait et soupire.
De mille émotions à la fois oppressé,
Il veut poursuivre en vain un rhythme commencé ;
Pour calmer de son cœur l’ardente frénésie,
Il appelle, il évoque en vain la...