À madame ***

 
Comme Dieu dans le sein des mers mystérieuses
A dérobé la perle aux yeux des matelots,
J’ai, dans mon âme, loin des foules curieuses,
Enfoui mon amour et caché mes sanglots.

Oh ! de mon cœur blessé le douloureux mystère,
Madame, à vos regards restera toujours clos ;
La fleur de mon amour s’éteindra, solitaire,
Beau lis que le soleil n’aura jamais éclos. —

 
Votre doux nom, madame, embaumera ma lyre,
Le reflet de vos yeux éclairera ma nuit,
Et si vos lèvres d’or me donnaient leur sourire,
Je comprendrais le ciel. — mais j’apprendrais l’ennui !

Collection: 
1850

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Connais-tu la romance
Qui fait toujours pleurer,
Que le cœur recommence
Sans se désespérer ?

Carl aimait Madeleine :
Il eût baisé ses pas ;
Il buvait son haleine :
— Elle ne l’aimait pas.

Elle aimait un beau pâtre
Qui passait sans...

 
I

Voyager ! voyager !
Sur un sol étranger
A travers le danger
Promener, libre et seul, sa vie aventureuse ;
Près des vieux matelots,
Écouter les grands flots
A côté des îlots
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Au fond d...

 
Il existe un poète aux odes insondées,
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Son cœur est l’océan où naissent les idées,
L’univers à genoux chante son nom béni.

Son regard rajeunit les croyances ridées ;
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O poëte niais ! pauvre arrangeur de rimes,
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Eh ! les vers aujourd’hui se débitent en primes ;
On en fait à la toise et nul ne les lira.

 
I

Je rêvais cette nuit
A peu près vers minuit
Que j’étais étendu mort, au fond d’une tombe,
Et que ce froid brouillard qui, des monts, la nuit, tombe,
Étendait sur le sol
Son brumeux parasol ;

II

Quelques fleurs désolées
...