Poëte, on t’applaudit ! poëte, on te couronne !
Le laurier du vainqueur sur ta tête rayonne ;
Le passant jette à flots des fleurs sur ton chemin ;
Au tournoi de la lyre on t’a cédé l’arène ;
Ta muse à ses rivaux sourit en souveraine :
Et je ne suis plus là pour te...

 
Fortunate senex !
(VIRGILE.)

Dives opum variarum.
(VIRGILE.)

O fortuné vieillard ton sort me fait envie [1] !
Que ne puis-je, imitant ta solitaire vie,
Comme toi...

Quand l’émeute hurla dans nos faubourgs malades,
Quand le peuple, pour voir s’en aller le vieux roi,
Stupide, escalada les hautes barricades,
Ce jour-là je songeais à toi !

À toi, dont...

 
On croirait que les Muses se sont retirées pour jamais,
qu’Apollon se reviendra plus, tant ils semblent sourds à la voix
du poète.
VIDA , traduction de Le Batteux , ch. 2.

Heureux qui, dans l’essor d’une verve facile,
Soumet à ses...

Poet: Amable Tastu

 
Alors que de Colomb la barque courageuse,
Déployant sur les flots son aile aventureuse,
Allait braver l'abîme et l'onde et le trépas ;
Redoutant pour sa nef la tourmente et l'orage,
Des amis alarmés déploraient son courage ;
Mais lui.... ne les écouta pas...

 
          De mon indépendance,
          Adieu, premier séjour,
          Où mon adolescence
          A duré moins d'un jour !
          Bien que peu je regrette
          Un passé déchirant,
          Pourtant, pauvre chambrette,
          Je...

 
Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche,
Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ;
Ton pur sommeil était si calme et si charmant
Que tu n’entendais pas l’oiseau chanter dans l’ombre ;
Moi, pensif, j’aspirais toute la douceur sombre
Du...

Poet: Victor Hugo

Tu fus, pendant treize ans, l’ange de la famille :
Notre unique bonheur, ce fut toi, douce fille,
Toi, dont le cœur si pur et le front si joyeux
Ont fait de notre vie un soleil radieux…
Il me souvient encor de ta première enfance ;
Je revois ton berceau, blanc comme...

 
      Ainsi cette mère chérie
      Échangea la pâle clarté
      Du triste soir de cette vie
      Pour l’aube de l’éternité.

      Bénissons son heure dernière !
      Ne la cherchons plus dans ces lieux.
      Rien n’étant parfait sur la terre,...

Ô ma mère et ma nourrice !
Toi dont l'âme protectrice
Me fit des jours composés
Avec un bonheur si rare,
Et qui ne me fus avare
Ni de lait ni de baisers !

Je t'adore, sois bénie.
Tu berças dans l'harmonie
Mon esprit aventureux,
Et loin du...