Je goûtais dans ma nuit profonde
les froides douceurs du repos,
et m’occupais peu des héros
qui troublent le repos du monde ;
mais dans nos champs élysiens
je vois une troupe en colère
de fiers bretons, d’autrichiens,
qui vous maudit et vous révère ;
je vois des français éventés,
qui tous se flattent de vous plaire,
et qui sont encore...
-
-
Vivons pour nous, ma chère Rosalie ;
que l’amitié, que le sang qui nous lie,
nous tiennent lieu du reste des humains :
ils sont si sots, si dangereux, si vains !
Ce tourbillon qu’on appelle le monde
est si frivole, en tant d’erreurs abonde,
qu’il n’est permis d’en aimer le fracas
qu’à l’étourdi qui ne le connaît pas.
Après dîner, l’indolente... -
vous qui de la chronologie
avez réformé les erreurs ;
vous dont la main cueillit les fleurs
de la plus belle poésie ;
vous qui de la philosophie
avez sondé les profondeurs,
malgré les plaisirs séducteurs
qui partagèrent votre vie ;
Hénault, dites-moi, je vous prie,
par quel art, par quelle magie,
parmi tant de succès flatteurs,
... -
je la verrai cette statue
que Gêne élève justement
au héros qui l’a défendue.
Votre grand-oncle, moins brillant,
vit sa gloire moins étendue ;
il serait jaloux à la vue
de cet unique monument.
Dans l’âge frivole et charmant
où le plaisir seul est d’usage,
où vous reçûtes en partage
l’art de tromper si tendrement,
pour modeler ce... -
Tandis qu’au-dessus de la terre,
des aquilons et du tonnerre,
la belle amante de Newton
dans les routes de la lumière
conduit le char de Phaéton,
sans verser dans cette carrière,
nous attendons paisiblement,
près de l’onde castalienne,
que notre héroïne revienne
de son voyage au firmament ;
et nous assemblons pour lui plaire,
... -
Grand prince, qui, dans cette cour
où la justice était éteinte,
sûtes inspirer de l’amour,
même en nous donnant de la crainte ;
vous que Rousseau si dignement
a, dit-on, chanté sur sa lyre,
Eugène, je ne sais comment
je m’y prendrai pour vous écrire.
Oh ! Que nos français sont contents
de votre dernière victoire !
Et qu’ils chérissent... -
Vos jeunes mains cueillent des fleurs
dont je n’ai plus que les épines ;
vous dormez dessous les courtines
et des grâces et des neuf soeurs :
je leur fais encor quelques mines,
mais vous possédez leurs faveurs.
Tout s’éteint, tout s’use, tout passe :
je m’affaiblis, et vous croissez ;
mais je descendrai du Parnasse
content, si vous m’y... -
quoi ! Vous voulez donc que je chante
ce temple orné par vos bienfaits,
dont aujourd’hui Berlin se vante !
Je vous admire, et je me tais.
Comment sur les bords de la Sprée,
dans cette infidèle contrée
où de Rome on brave les lois,
pourrai-je élever une voix
à des cardinaux consacrée ?
éloigné des murs de Sion,
je gémis en bon... -
Dans ce jour du saint vendredi,
jour où l’on veut nous faire accroire
qu’un dieu pour le monde a pâti,
j’ose adresser ma voix à mon vrai roi de gloire.
De mon salut vrai créateur,
de D’argens et de moi l’unique rédempteur,
du salut éternel je ne suis pas en peine ;
mais de ce vrai salut qu’on nomme la santé,
mon esprit est inquiété.
... -
Est-il vrai que Voltaire aura
à sans-souci l’honneur de boire
les eaux d’Hippocrène ou d’égra,
au lieu de l’onde sale et noire
qu’en enfer il avalera ?
En ce cas il apportera
son paquet et son écritoire,
et près de vous il apprendra
que sagesse vaut mieux que gloire.
Sur les arbres il écrira :
« beaux lieux consacrés à la lyre,
...