Je goûtais dans ma nuit profonde
les froides douceurs du repos,
et m’occupais peu des héros
qui troublent le repos du monde ;
mais dans nos champs élysiens
je vois une troupe en colère
de fiers bretons, d’autrichiens,
qui vous maudit et vous révère ;
je vois des français éventés,
qui tous se flattent de vous plaire,
et qui sont encore entêtés
de leurs plaisirs et de leur gloire,
car ils sont morts à vos côtés
entre les bras de la victoire.
Enfin dans ces lieux tout m’apprend
que celui que je vis à table
gai, doux, facile, complaisant,
et des humains le plus aimable,
devient aujourd’hui le plus grand.
J’allais vous faire un compliment ;
mais, parmi les choses étranges
qu’on dit à la cour de Pluton,
on prétend que ce fier saxon
s’enfuit au seul bruit des louanges,
comme l’anglais fuit à son nom.
Lisez seulement mes folies,
mes vers, qui n’ont loué jamais
que les trop dangereux attraits
du dieu du vin et des sylvies :
ces sujets ont toujours tenté
les héros de l’antiquité
comme ceux du siècle où nous sommes :
pour qui sera la volupté,
s’il en faut priver les grands hommes ?
Épître 75
More from Poet
<2> La dernière est une des plus jolies qu'on ait faites : c'est Laïs sur le retour, consacrant son miroir dans le temple de Vénus, avec ces vers : Je le donne à Vénus, puisqu'elle est toujours belle : |
Tu veux donc, belle Uranie, |
|
|
Sur les bords fortunés de l'antique Idalie, |