Tu vis ! ou vois-je ici l’ombre d’une princesse ?
À mes lèvres tes doigts & leurs bagues, & cesse
De marcher dans un âge ignoré !
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LA NOURRICE.HÉRODIADE.
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Sorti pendant le jour dans les bosquets secrets,
Sous un ciel apaisé, murmurant & plus frais.
J’observais par endroits quelque arbre des allées,
Mêlant à de plus verts ses branches dépouillées :
« Oh ! ce n’est pas l’automne encore (& je passais) ;
Ces précédents soleils ont donné par accès,
Leur poids est assez fort pour qu’un feuillage en meure ;... -
Les amoureux ne vont pas loin :
On perd du temps aux longs voyages.
Les bords de l’Yvette ou du Loing
Pour eux ont de frais paysages.Ils marchent à pas cadencés
Dont le cœur règle l’harmonie,
Et vont l’un à l’autre enlacés
En suivant leur route bénie.Ils savent de petits sentiers
Où les fleurs de mai sont écloses ;
Quand ils... -
Lecteur, à toi ces vers, graves historiens
De ce que la plupart appelleraient des riens,
Spectateur indulgent qui vis ainsi qu’on rêve,
Qui laisses s’écouler le temps & trouves brève
Cette succession de printemps & d’hivers,
Lecteur mélancolique & doux, à toi ces vers.
Ce sont des souvenirs, des éclairs, des boutades,
Trouvés au coin de l’... -
La lascive Pœstum n’a pas laissé d’annales ;
L’oubli la châtia de son inanité ;
À peine si Tibulle en un vers a chanté
Les roses qui jonchaient ses molles saturnales.Dans une plaine morne, où grincent les rafales,
Où la Mal’aria verse un souffle empesté,
Le néant la coucha de ses mains sépulcrales,
Et le passant se dit : « Elle n’a pas été. »...
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Comme une sombre histoire encor douce & chérie
Laisse nos deux noms sommeiller !
Du mal d’avoir aimé je ne suis point guérie :
Je ne veux point me réveiller !Prends garde à ton regard qui peut...
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La rivière aux flots bleus rêve les soirs d’été.
Elle dessine au loin sa courbe gracieuse
Pour se perdre dans l’ombre ; & le saule & l’yeuse
Reflètent leurs rameaux dans sa limpidité.L’air est sans bruit, le ciel plein de sérénité.
La rive se recueille & dort silencieuse.
Tout repose. Voici l’heure mystérieuse
Faite de calme intense... -
J’aime tes belles mains longues & paresseuses,
Qui, pareilles au lis, n’ont jamais travaillé,
Mais savent le secret des musiques berceuses
Qui parlent à voix lente au cœur émerveillé. —
J’aime tes belles mains longues & paresseuses.J’aime tes petits pieds vifs & spirituels,
Petits pieds éloquents de la cheville aux pointes,
Que les saints... -
Un beau soir, par une lunette
Je contemplais les vastes cieux
Et voyais là chaque planète
Suivre son cours mystérieux,
La plus distante de la terre,
Saturne à l’imposante sphère,
Captivait surtout mes pensers,
Et sur sa rondeur lumineuse,
D’une façon presque fiévreuse,
Je tenais mes regards fixés.Comme un roi dans les plaines brunes...
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Je la suivais, frôlant du pied sa robe blanche
Qui traînait en longs plis sur les herbes du pré,
Et livrait le secret des lignes de sa hanche
Aux regards alanguis de Vesper empourpré.Elle allait… & sa main qui sortait de sa manche
Toute mignonne & douce, oiseau d’ivoire ambré,
D’un geste de statue élevait une branche
Qu’elle avait arrachée...