Auguste Barbier

  • Ô Corse à cheveux plats ! que ta France était belle
    Au grand soleil de messidor !
    C'était une cavale indomptable et rebelle,
    Sans frein d'acier ni rênes d'or ;
    Une jument sauvage à la croupe rustique,
    Fumante encor du sang des rois,
    Mais fière, et d'un pied fort...

  • " C'est moi ; - moi qui, du fond des siècles et des âges,
    Fis blanchir le sourcil et la barbe des sages ;
    La terre à peine ouverte au soleil souriant,
    C'est moi qui, sous le froc des vieux rois d'Orient,
    Avec la tête basse et la face pensive,
    Du haut de la terrasse et de...

  • Il est, il est sur terre une infernale cuve,
    On la nomme Paris ; c'est une large étuve,
    Une fosse de pierre aux immenses contours
    Qu'une eau jaune et terreuse enferme à triples tours
    C'est un volcan fumeux et toujours en haleine
    Qui remue à longs flots de la...

  • I

    Oh ! lorsqu'un lourd soleil chauffait les grandes dalles
    Des ponts et de nos quais déserts,
    Que les cloches hurlaient, que la grêle des balles
    Sifflait et pleuvait par les airs ;
    Que dans Paris entier, comme la mer qui monte,
    Le peuple soulevé grondait,...

  •  
    « Westminster ! Westminster ! Sur cette terre vaine
    Suis-je toujours en butte aux clameurs de la haine ?
    Avant d’avoir subi le jugement de Dieu
    Suis-je au regard des miens toujours digne du feu ?
    Hélas ! Mes tristes os languissent dans mes terres,
    Mon...

  •  
    Une nuit je rêvais… et dans mon rêve sombre,
             Autour d’un ténébreux autel,
    Passaient, passaient toujours des victimes sans nombre,
             Les bras tendus vers l’éternel.
    Toutes avaient au front une trace luisante ;
             Toutes, comme un maigre...

  •  

    I. LA GUERRE.

     
    Mère ! Il était une ville fameuse :
    Avec le Hun, j’ai franchi ses détours,
    J’ai démoli son enceinte fumeuse,
    Sous le boulet j’ai fait crouler ses tours,
    J’ai promené mes chevaux par...

  •  
    Ami lecteur, voici ce que l’on m’a conté.
    Fort étrange est le fait, plaisante l’aventure ;
    Mais quel qu’en soit le fond, par Apollon, je jure
    Que mon cerveau malin n’en a rien inventé.
    « Mesdames et messieurs, attention, silence !
    Notre colloque avec l’autre...

  •  
    Il me souvient qu’un jour, aux plaines de l’Ombrie
    Voyageant, suivant l’us de la vieille Italie,
    Dans le carrosse lourd d’un lent vetturino,
    Nous prîmes à mi-route un compagnon nouveau ;
    On avait dépassé d’un mille ou deux Spolète,
    Ville antique et sans peur...

  •  
    Bertrand.
    Allons, encore un mot, Robert, et je te laisse...
    Apprends-moi le moyen d’attraper la richesse ?
    Tu ris...

    Macaire.
               Oui-da, Bertrand ! N’est-ce donc pas assez,
    Après tant de périls, tant de piéges dressés,
    D’avoir...