Gabriel Marc

  • L’Europe renaissait, et la pensée humaine
    Si longtemps prisonnière allait rompre sa chaîne ;
    Jours de lutte et de sang pleins d’ombre et de soleil.
    Déjà la Renaissance et son éclat vermeil
    Avaient illuminé la nuit sombre du cloître.
    L’esprit voulait enfin s’...

  • La rivière aux flots bleus rêve les soirs d’été.
    Elle dessine au loin sa courbe gracieuse
    Pour se perdre dans l’ombre ; & le saule & l’yeuse
    Reflètent leurs rameaux dans sa limpidité.

    L’air est sans bruit, le ciel plein de sérénité.
    La rive se recueille...

  • Tout dort. Les ponts avec le gaz de leurs lanternes
    Se reflètent dans l’eau profonde. Entre les quais
    Voguent péniblement des bateaux remorqués,
    Et voici l’Hôtel-Dieu que flanquent des casernes.

    Voyez, se découpant sur les nuages ternes,
    Un vague entassement d’...

  • Toi qui devrais bondir sur la mer, ô frégate !
    À travers la mitraille & les flots irrités,
    Quel triste sort te rive aux pierres des cités,
    Et te pend une enseigne au front, comme un stigmate ?

    Morne, ainsi qu’un oiseau retenu par la patte,
    Tu regrettes l’azur...

  • Les vieux hôtels qu’avaient respectés les années
    Sous les coups des maçons tombent de toutes parts.
    Ils gisent sur le sol, & leurs débris épars
    Ont l’aspect douloureux des choses ruinées.

    Comme leurs habitants ils ont leurs destinées ;
    Leurs murs, que...