Toi dont les yeux erraient, altérés de lumière,
De la couleur divine au contour immortel
Et de la chair vivante à la splendeur du ciel,
Dors en paix dans la nuit qui scelle ta paupière.
Voir, entendre, sentir ? Vent, fumée et poussière.
...
Toi dont les yeux erraient, altérés de lumière,
De la couleur divine au contour immortel
Et de la chair vivante à la splendeur du ciel,
Dors en paix dans la nuit qui scelle ta paupière.
Voir, entendre, sentir ? Vent, fumée et poussière.
...
Dans l’arbre surplombant la cataracte blanche
Dont les grondements sourds attristent les échos,
Le chantre de l’été parfois le soir se penche
Et mêle sa cantate aux mille bruits des flots.
Ô merveille ! bientôt la limpide avalanche,
Pour entendre monter dans l’air les trémolos
Que le doux rossignol fait pleuvoir de la branche,
Semble...
Jeune homme ! je te plains ; et cependant j’admire
Ton grand parc enchanté qui semble nous sourire,
Qui fait, vu de ton seuil, le tour de l’horizon,
Grave ou joyeux suivant le jour et la saison,
Coupé d’herbe et d’eau vive, et...
Ma foi, vous avez bien raison,
Vous pour qui tout est floraison
Et violettes
Parfumant les pieds de vos lys,
De ne pas célébrer Phyllis
En odelettes.
Vous qui pouvez chaque matin,
Bercé par le flot de satin
Qui vous arrose,
Voir dans l’or de votre salon...
Pourquoi dans ta douleur croissante
Nous fuir sans cesse et t’enfermer ?
Ton cœur d’où la joie est absente,
Poète, a-t-il cessé d’aimer ?
L’arbre de tes belles années
N’a point connu les durs hivers ;
Pourquoi donc ces feuilles fanées
Au lieu de rameaux frais et verts ?
Le printemps fuit avec vitesse ;
Les jours froids assez tôt...
Vous portez, mon bel officier,
Avec une grâce parfaite,
Votre sabre à garde d’acier ;
Mais je songe à notre défaite.
Cette pelisse de drap fin
Dessine à ravir votre taille ;
Vous êtes charmant ; mais enfin.
Nous avons perdu la bataille.
On lit votre intrépidité
Dans vos yeux noirs aux sourcils minces.
Aucun mal d’être bien ganté...
Ô vieux marcheur, épuisé devant l’âge,
Amant volage,
De mes amis,
Toi qui pendant quarante ans, sur facture,
De...
Comme hier, vous avez les souplesses étranges
Des tigresses et des jaguars,
Vos yeux dardent toujours sous leurs ombreuses franges
L’or acéré de leurs regards.
Vos mains ont, comme hier, sous leurs teintes d’aurores
Leur inexplicable vigueur ;
Elles trouvent encor sur les touches sonores
Des...
Déjà mille boutons rougissants et gonflés,
Et mille fleurs d'ivoire,
Forment de longs rubans et des nœuds étoilés
Sur votre écorce noire,
Jeune branche ! et pourtant sous son linceul neigeux,
Dans la brume incolore,
Entre l'azur du ciel et nos sillons fangeux
Février flotte encore.
Une heure de...
Blonde à l’œil bleu, lis tremblant sur sa tige,
Vous vous plaignez, lorsque, prenant l’éveil,
Autour de vous la jeunesse voltige
Comme un essain qui bourdonne au soleil.
Plaignez un peu les jeunes cœurs sans nombre
En plein midi soupirant sur vos pas ;
Plaignez surtout ceux qui battent dans l’ombre,
Belle, mais ne vous plaignez pas !