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    I

    Sous le regard de Dieu, ce témoin taciturne,
    Dix ans — déjà dix ans ! — ont renversé leur urne
    Dans ce tonneau sans fond qu’on nomme Éternité,
    Depuis que, délaissés dans leur tombe anonyme,
    A tous les carrefours, sous le pavé sublime,
    Gisent les saints martyrs morts pour la Liberté I

    Une terre jetée à la hâte les couvre.
    Ceux-ci,...

  • III

                   

    Par votre ange envolée ainsi qu’une colombe !
    Par ce royal enfant, doux et frêle roseau !
    Grâce encore une fois ! grâce au nom de la tombe !
    Grâce au nom du berceau !

  •  
    Le ciel flambe et la terre fume,
    La caille frémit dans le blé ;
    Et, par un spleen lourd accablé,
    Je dévore mon amertume.

    Sous l’implacable Thermidor
    Souffre la nature immobile ;
    Et dans le regret et la bile
    Mon chagrin s’aigrit plus encor.

    Crève donc, cœur trop gonflé, crève,
    Cœur sans courage et sans raison,
    Qui ne peux...

  • Fier et joyeux comme un dimanche,
    Voyez, à l'appel des tambours,
    Ce Paris, humaine avalanche,
    Rouler du haut de ses faubourgs.
    Il veut rétablir l'équilibre
    Entre la force et la raison ;
    Il veut vivre, il veut mourir libre ;
    Il veut détruire une prison.

    Refrain

    Salut au réveil de la France !
    Las, enfin, des tourments soufferts,...

  • LES voici revenus, les jours que vous aimez,
    Les longs jours bleus et clairs sous des cieux sans nuage.
    La vallée est en fleur, et les bois embaumés
    Ouvrent sur les gazons leur balsamique ombrage.
    Tandis que le soleil, roi du splendide été.
    Verse tranquillement sa puissante clarté....

  • I

    La joie est ici-bas toujours jeune et nouvelle,
    Mais le chagrin n'est vrai qu'autant qu'il a vieilli.
    A peine si le prince, hier enseveli,
    Commence à s'endormir dans la nuit éternelle ;
    L'ange qui l'emporta n'a pas fermé son aile ;
    Peut-être est-ce bien vite oser parler de lui.

    II

    Ce fut un triste jour, quand, sur une civière,
    Cette...

  • Depuis les feux de l'aube aux feux du crépuscule,
    Le soleil verse à flots ses torrides rayons ;
    On voit pencher la fleur et jaunir les sillons
    Voici les jours poudreux de l'âpre canicule.

    Le chant des nids a fait place au chant des grillons ;
    Un fluide énervant autour de nous circule ;
    La nature, qui vit dans chaque animalcule,
    Fait frissonner d'...