Juillet

Depuis les feux de l'aube aux feux du crépuscule,
Le soleil verse à flots ses torrides rayons ;
On voit pencher la fleur et jaunir les sillons
Voici les jours poudreux de l'âpre canicule.

Le chant des nids a fait place au chant des grillons ;
Un fluide énervant autour de nous circule ;
La nature, qui vit dans chaque animalcule,
Fait frissonner d'émoi tout ce que nous voyons.

Mais quand le boeuf qui broute à l'ombre des grands chênes
Se tourne haletant vers les sources prochaines,
Quel est donc, dites-vous, ce groupe échevelé

Qui frappe les échos de ses chansons rieuses ?
Hélas ! c'est la saison des vacances joyeuses...
Comme il est loin de nous ce beau temps envolé !

Collection: 
1874

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  • C'est la fenaison ; personne ne chôme.
    Dès qu'on voit du jour poindre les blancheurs,
    En groupes épars, les rudes faucheurs
    Vont couper le foin au sauvage arome.

    Au bord des ruisseaux, d'indolents pêcheurs
    Des saules pensifs dorment sous le dôme ;
    Et, le soir...

  • Robuste, et largement appuyé sur sa base,
    Le colosse trapu s'avance au sein des flots ;
    Sur son flanc tout couvert de pins et de bouleaux
    Un nuage s'étend comme un voile de gaze.

    Sur son vaste sommet, de merveilleux tableaux
    Se déroulent devant le regard en extase...

  • La tempête a cessé. L'éther vif et limpide
    A jeté sur le fleuve un tapis d'argent clair,
    Où l'ardent patineur au jarret intrépide
    Glisse, un reflet de flamme à son soulier de fer.

    La promeneuse, loin de son boudoir tépide,
    Bravant sous les peaux d'ours les morsures...

  • Jours de deuil ! Plus de nids sous le feuillage vert ;
    Les chantres de l'été désertent nos bocages ;
    On n'entend que le cri de l'oiseau dans les cages,
    Avec les coups de bec sonores du pivert.

    De jaunissants débris le gazon s'est couvert ;
    Les grands boeufs...

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    Heurtant l'angle des rocs sur leur base tremblants,
    Avec de longs cris sourds roule en tourbillons blancs
    C'est le fleuve qui prend sa course dans la brume.

    Comme un cheval fougueux dont on saigne les flancs,
    Il se cabre d'...